La réaction des réseaux sociaux, qui se sont déchainés à l’annonce d’Ademola Lookman comme meilleur joueur africain de l’année 2024, a varié entre trolls, appels au boycott de ce type de cérémonies et remise en question de ces récompenses, faute de transparence. Pourtant, le Maroc n’est pas sorti perdant, au terme de cette grand-messe du foot continental.
Il s’appelle Nuhu Adams, et c’est l’un des seuls journalistes, si ce n’est le seul, à avoir annoncé sur ses réseaux sociaux qu’il faisait partie du panel qui a voté la liste des candidats aux prix de la CAF. Ce reporter ghanéen a été l’exception dans une formule où règne le silence et, parfois même, l’opacité. En effet, et ce n’est la première fois que nous le signalons, la grande instance qui gère le foot africain pêche par manque de transparence dans tous ses processus. Rien n’est clair, rien n’est visible, tout est dans la confusion et l’omerta. Sinon, comment expliquer le manque de visibilité des critères et l’absence de toute information sur les jurés appelés à désigner les héros de l’année 2024 ? Sans des chiffres relatifs au vote.
«Brother» Patrice Motsepe a eu beau expliquer à postériori la méthodologie de vote, il n’a aucunement réussi à convaincre son auditoire, sinon comment expliquer la sortie d’une bonne partie de l’auditoire avec à sa tête le tout puissant Nasser El Khelaifi ? Le vote et ses critères sont aux antipodes du processus désignant le Ballon d’Or ou le prix FIFA The Best. Cette confusion est d’ailleurs le fidèle reflet de la cacophonie qui règne au sein de l’instance, comme le prouve le communiqué publié à la va vite concernant le calendrier 2025 et aussitôt retiré du site web officiel.
En dépit de tous ces griefs, le Maroc n’a pas tout perdu en organisant ces CAF Awards. Jamais le soft power marocain n’a été aussi évident. L’image donnée par notre pays via les clips destinés au monde entier n’a aucun prix. Idem pour le positionnement international du Royaume via l’ouverture du bureau de la FIFA en Afrique.
Qu’on se le dise tout de suite, notre pays continuera à organiser d’autres compétitions continentales, il se met ainsi au service du football africain et il met son savoir faire et ses infrastructures conformément à la politique Sud/Sud, initiée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Maintenant, il faut comprendre le public marocain. Il veut voir ses idoles gagner ou au moins ne pas être roulés dans la farine. Il veut de la justice pour ses clubs, et plus d’équité dans les décisions juridictionnelles à l’exemple de l’affaire RSB/USMA. Le 12 mars prochain Patrice Motsepe sera réélu pour un nouveau mandat de 4 ans. Aura-t-il le même Secrétaire Général? Le Comex élu aura-t-il la volonté de sortir la CAF de sa léthargie? Faut-il espérer une meilleure gouvernance et de meilleures best practices? Joker !
Par contre, il existe une certitude après le «camouflet» de Marrakech. Le Maroc devra gagner sa CAN à domicile coute que coute, s’il veut voir une victoire incontestable de Hakimi, Rahimi, Kaabi ou Brahim aux CAF Awards. Sinon, nous serons toujours considérés par l’Afrique du Foot comme ce gentil « GO » qui met les petits plats dans les grands et qui sauve la CAF, quand l’instance faitière n’arrive pas à assurer la bonne marche de son calendrier, sans le concours positif du Royaume.