Au fait, il a combien de poumons, Achraf? Personne ne sait. Et il y a de quoi. Il suffit de regarder ses matchs et ses stats.
Commençons par les stats, qui sont proprement affolantes. Alors que la saison n’est toujours pas finie, pour cause de Mondial des clubs, Hakimi aligne 11 buts et 15 assists. Pour un défenseur, c’est du jamais vu!
En plus, il en est à près de 70 matchs joués, la plupart dans leur intégralité. Voilà pour la vérité des chiffres.
A côté, il y a aussi le palmarès. Les défenseurs gardent très rarement la plus belle des récompenses individuelles. Beckenbauer l’a eue en 1976, quand le Bayern a gagné la C1. Et Cannavaro en 2006, l’année ou l’Italie gagna le Mondial. Hakimi, pour sa part, a gagné la C1 en étant décisif en finale. En plus d’avoir tout gagné sur le plan domestique. S’il gagne aussi le Mondial des clubs, où il figure déjà parmi les meilleurs joueurs, il aura un argument de plus. Le énième, est-ton tenté de dire, tant la saison de Hakimi est phénoménale, sur le plan collectif et individuel.
Le truc avec lui, c’est que personne ne connait son poste, au juste, et surtout pas ses adversaires directs. Théoriquement latéral droit, sa position évolue au fil du match, selon les besoins du jeu. Il se retrouve piston droit, ailier ou attaquant droit, voire gauche. Il lui arrive de marquer en position d’avant centre à l’ancienne, en vrai renard de surface.
Et il lui arrive aussi d’animer l’entrejeu, et même en position axiale, dans un rôle de relayeur-relanceur. Incroyable, non?
Ce garçon sait défendre, ce qui est son boulot initial. Mais il sait attaquer, dribbler, frapper, centrer…
Techniquement au-dessus, il a des qualités de vitesse et d’endurance physique assez extraordinaires. Sa spécialité, c’est les dernières minutes où il arrive à multiplier les courses et les sprints, pour attaquer ou pour défendre, comme si le match venait de commencer. Comment fait-il et où va-t-il chercher toute cette énergie, cette envie, ce mental, cette force quasi-surnaturelle?
L’action la plus impressionnante de Hakimi cette saison, au-delà de ses buts et de ses assists, a eu lieu en finale de Coupe de France face à Reims. A la 90ème minute, et alors que son club menait 3-0, Achraf a fait un retour défensif extraordinaire pour empêcher une action de but. Un tel sprint, à un tel moment du match, alors que l’affaire était pliée… A lui seul, ce geste vaut un Ballon d’or.
Question régularité, constance, endurance, notre Achraf a quelque chose que les autres n’ont pas. En plus de son humilité.
Bien sûr, Hakimi n’est pas le seul à prétendre à ce Ballon d’or. Rien qu’au PSG, ses coéquipiers Dembélé et Vitinha sont de sacrés candidats. Eux aussi font une saison exceptionnelle. Il y a aussi Yamal, même si son club ne joue pas le Mondial des clubs. Sans oublier tout à fait Mbappé, que Hakimi croisera d’ailleurs dans une demi-finale très attendue entre le Real et le PSG.
