La vie est un éternel recommencement. La fin des vacances, un moment un peu triste pour les enfants, habitués à la grasse matinée, l’est aussi pour les parents. De nouveaux défis les attendent: professionnels, avec des objectifs à atteindre, et personnels, avec les frais de la rentrée scolaire. Heureusement, le football reprend et compense beaucoup. Il y a une semaine, c’était la reprise en France, en Angleterre, en Allemagne et en Espagne. Au Maroc, ce sera dans une semaine, sauf pour ceux qui participent aux compétitions africaines. Le Raja, auteur d’une belle victoire à Niamey face à l’Association Sportive de la Garde Nationale Nigérienne, a assuré l’essentiel; il faudra juste confirmer au match retour sur la pelouse du Stade Larbi Zaouli, récemment homologué par la CAF. L’AS FAR, par contre, s’est inclinée face au représentant du Nigéria 2-1 et aura fort à faire pour éviter une nouvelle désillusion. L’équipe militaire, brillante depuis deux ans en Botola, rencontre des difficultés en compétition internationale, ce qui ne correspond ni à son statut de première équipe marocaine à avoir conquis un titre continental, ni à son histoire de vitrine du football marocain, avec un nombre incalculable d’internationaux titulaires en équipe nationale. L’équipe doit se ressaisir et elle en a les capacités. Enfin, l’Union Touarga Sport, auteur d’un match nul face au Racing Club d’Abidjan, a été privée d’au moins trois pénaltys par un trio d’arbitres incompétents qui a, en outre, oublié de sortir un carton rouge évident à l’encontre du numéro 9 adverse. La Renaissance Sportive de Berkane était exempte de ce premier tour.
En Angleterre, les amateurs de beau jeu auront du plaisir à retrouver Manchester City. Cette équipe allie, depuis deux ans, beau jeu et combativité. Pep Guardiola, son entraîneur emblématique, sans renoncer à ses principes de jeu, a introduit de nouvelles formes de gestion des phases de difficulté rencontrées lors des matchs de son équipe. Ce sera à nouveau l’équipe à abattre en Premier League et en Ligue des Champions. Elle sera probablement concurrencée par Arsenal, qui a manqué de souffle les deux dernières saisons, Manchester United, un revenant avec lequel il faudra compter, et Liverpool, auteur d’une bonne pré-saison.
En France, ce sera intéressant de suivre le PSG sans Mbappé, l’AS Monaco du Marocain Ben Seghir, et l’Olympique de Marseille, avec ou sans Ounahi. En Allemagne, Leverkusen se doit de confirmer; ses confrontations avec le Bayern seront passionnantes pour les amateurs du football allemand. En Espagne, on suivra de près les performances de Mbappé et du Real Madrid, sans oublier l’impact du départ de Toni Kroos. La force du Real Madrid résidait dans sa capacité à changer de rythme en cours de partie. Cette gestion du match lui était confiée au grand bonheur de ses coéquipiers, qui n’avaient plus qu’à déployer leur talent. Sans Kroos, il faudra que le club se réinvente; ce ne sera pas simple. Le deuxième club à suivre sera l’Atlético de Madrid. Le club s’est renforcé tout en bonifiant son ADN. Simeone, l’entraîneur le mieux payé et le plus ancien de tous les grands clubs d’Europe, a su modifier ses plans de jeu. L’équipe offre plus de spectacle et pratique un jeu plus offensif. Les résultats peuvent suivre, avec un peu de réussite. Le Barça, enfin, peut surprendre en Espagne et en Europe. L’équipe dispose d’un effectif pétri de talents, pratiquement tous formés aux principes du jeu inculqués par le regretté Cruyff. Ils sont jeunes et jouent ensemble depuis toujours. En plus de la tradition du beau jeu, ils ont hérité de leurs aînés les errements défensifs et le renoncement face aux difficultés. Le retour de Gundogan à Manchester City est significatif des difficultés sportives rencontrées par l’équipe. Il s’en est pris souvent à ses coéquipiers cette année, leur reprochant publiquement de fréquents moments de déconcentration. Sa discussion de fin de match avec Arda Güler, filmée par plusieurs supports, a déclenché sa mise à l’écart. Il s’est plaint de l’attitude de ses coéquipiers avec un joueur du Real Madrid, l’adversaire classique, à la fin d’un match amical gagné par le Barça. L’erreur fatale. L’entraîneur allemand Hansi Flick a du pain sur la planche, mais suffisamment d’expérience pour changer les mentalités.
Des surprises comme celles d’Atalanta, Girona ou Leverkusen peuvent changer la donne et apporter plus de suspense aux différentes compétitions. La saison sera longue, avec un nouveau format pour la Ligue des Champions et une vraie Coupe du Monde des Clubs, avec 24 participants. Le Maroc sera représenté par le Wydad, dont on espère un retour en forme rapide après une saison complètement blanche; pour les Rouges, ça fait tâche.