Il y a quelques années, les demi-finales de la C1 africaine avaient opposé deux clubs marocains à deux égyptiens : le Wydad et le Raja d’un côté, Al-Ahly et Zamalek de l’autre. Cette époque semble lointaine. Aujourd’hui, et si les Egyptiens sont toujours là (à la seule différence que Pyramids a pris la place du Zamalek), les représentants sud-africains (Sundowns et Pirates) ont pris la place des marocains.
Engagés en début de saison, le Raja a pris la porte dès la phase de poules, alors que les FAR sont sortis aux quarts. Et sans que personne ne puisse crier au scandale. Sur le papier (budgets, effectifs) et surtout sur le terrain (niveau de jeu, statistiques), les représentants marocains n’avaient tout simplement pas le niveau pour atterrir dans le dernier carré.
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Le coup de mou des Marocains est partagé aussi par les Tunisiens: l’Espérance a perdu de sa puissance financière et sportive, et l’Etoile de Sousse est progressivement rentrée dans le rang. Quant à l’embellie du football de club algérien, il reste relatif: ni Belouizdad, ni le Mouloudia d’Alger n’ont les reins solides, et la puissance économique nécessaire, pour rivaliser réellement avec les grands d’Afrique.
Tout cela montre que pour arriver au sommet, et a fortiori pur s’y maintenir, ce qui revient à gagner en régularité et en constance, il faut un travail de fond. Rien n’arrive par hasard.
Quand le Wydad a enchainé, sur une dizaine de saisons, les titres et les qualifications au dernier carré africain, il y avait un travail colossal réalisé en avant. Avec des moyens pour ajuster l’effectif et l’améliorer à chaque mercato. Et avec des techniciens de haut niveau comme le Gallois John Toshack ou Walid Regragui.
Quand un club perd régulièrement ses meilleurs joueurs, est obligé de vendre pour boucler ses budgets, il ne peut aller nulle part. Parce qu’il s’affaiblit, au lieu de s’améliorer. C’est le cas des FAR qui ont perdu Réda Slim (vendu, qui plus est, à un concurrent potentiel, à savoir Al-Ahly), ensuite Igamane. On ne peut pas dire, dans ces conditions, qu’ils se sont donné les moyens d’aller loin en C1. Il aurait fallu un miracle…
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Depuis l’éclipse du Wydad, que l’on espère transitoire, un seul club marocain est réellement sur une pente ascendante, en consolidant chaque nouvelle marche franchie. Vous l’avez deviné : il s’agit de la RSB. Contrairement à d’autres, eux travaillent dans la discrétion, avec un mélange de sérieux, d’application et d’humilité.
Hier, Berkane a fait un pas vers une 5ème finale de C3, en disposant largement de Constantine (4-0). Rien de plus logique. La saison prochaine, cette équipe jouera enfin la C1. Pour franchir ce nouveau palier, vous pouvez être certains que les représentants de la cité des clémentines s’attelleront à faire les bons transferts pour améliorer un effectif déjà équilibré.
Mais avant d’aller peut-être chercher un attaquant de niveau international, seule pièce manquante à cette équipe très cohérente, la RSB s’attachera à garder ses meilleures pièces pour commencer. Et son entraineur, Chaabani, dont le bilan sur près de deux saisons est remarquable. Consolider et améliorer : la réussite au plus haut niveau africain est à ce prix.