On le disait avant le début de cette Coupe du monde des clubs: le représentant marocain part de loin, de très loin même. Il fallait espérer un miracle et le miracle n’a pas eu lieu. La réalité est là, implacable: après deux journées, non seulement le Wydad est éliminé mais, sur l’ensemble des 32 participants, seuls les Néo-Zélandais d’Auckland et les Emiratis d’Al Ain ont fait pire.
On peut retourner l’équation dans tous les sens, parler des erreurs individuelles, de la pluie et du beau temps. Le WAC n’a pas assuré. La seule chose que les Rouges ont pu (dé)monter, c’est l’écart qui les sépare des meilleurs.
Au-delà des résultats secs, avec deux défaites claires et nettes face à Manchester City et à la Juventus, c’est surtout la manière qui interpelle. Jamais le Wydad n’a fait douter ses adversaires, les deux matchs ayant été pliés pratiquement d’entrée de jeu. La Juventus et City ont pratiquement joué sur un fauteuil, sans se dépenser, au petit trot, tant l’opposition était faible.
C’est cela la réalité, au-delà des discours complaisants de Guardiola ou de Tudor. Ou des déclarations de Benhachem, un coach sympathique mais qui appartient à un autre monde.
Il y a un détail tactique qui n’a échappé à personne. Le Wydad a abordé ses deux matchs avec une défense à cinq: trois centraux et deux latéraux à l’ancienne, qui ne pensent qu’à fermer les espaces et sont incapables de porter le danger dans le camp adverse. Ce système, pour ne pas dire cette mentalité, sont obsolètes: dans le haut niveau, plus personne n’évolue ainsi. Le football actuel est total, et il faut être fou pour dégarnir son milieu et se priver de munitions offensives. Même face à des équipes de calibre supérieur.
C’est cela que Benhachem et le staff technique du Wydad doivent comprendre. Même en «massant» six ou sept joueurs en défense, le Wydad aurait pris des valises. Un City ou une Juventus en mode finish, sans calcul, auraient arrosé le pauvre Benabid d’une pluie de buts.
Maintenant, il reste encore un match, face aux Emiratis d’Al-Aïn. Ce match compte pour du beurre, mais le représentant marocain doit se faire violence pour prendre des points. Y parviendra-t-il?
40 ans et toutes ses dents
Lionel Messi soufflera, demain, sa 39ème bougie. Et il fait déjà partie des joueurs les plus décisifs de cette Coupe du monde des clubs, avec l’Inter Miami. Plus généralement, les quadragénaires continuent de briller dans le football mondial, à l’image de Cristiano Ronaldo, Modric ou Ramos. Voire Amrabat, peut-être le seul (avec Lorch) à surnager dans une équipe du Wydad littéralement aux abois.
Mais il y en a un dont on ne parle pas beaucoup. Certains l’ont carrément oublié. Il s’agit de Santi Cazorla. Un joueur franchement extraordinaire: par son niveau technique, mais aussi par son parcours.
A bientôt 41 ans, l’artiste vient de contribuer grandement au retour d’Oviedo parmi les pensionnaires de la Liga, l’élite espagnole. Cet artiste à la patte magique et au toucher de balle soyeux, que l’on croyait retraité (son compagnon de jeu à Arsenal s’appelait Arteta, actuel manager du club!), n’a pas écouté les sirènes du Golfe pour finir sa carrière. Il a écouté son cœur, optant pour un retour dans un club (Oviedo) où il a passé ses années de formation.
Oviedo, avec le quadragénaire Cazorla en chef de file, vient de retrouver l’élite du football espagnol. C’est une excellente nouvelle pour tous les amoureux du foot, et pas seulement en Espagne.