Cette 1ère édition de la Super ligue africaine n’aura pas tenu ses promesses. Elle avait quelque chose d’expérimental, avec l’effet d’un météore. En trois semaines à peine, tout fut bouclé. Et le plus important, c’est-à-dire le jeu, n’était pas là.
Or, pour renforcer l’attractivité de la compétition, il faut attirer de nouveaux sponsors, avec de plus grandes mises. Et pour cela, il faut du jeu. Parce que c’est le jeu qui est à la base de tout.
Cela étant posé, revenons au jeu, justement, à l’aspect sportif. Le vainqueur, le Mamelodi Sundowns, a largement mérité son sacre. On l’a écrit ici, cette équipe pratique le meilleur jeu en Afrique, et cela fait quelques années que cela dure. Sa victoire finale ne souffre d’aucune contestation.
En face, le Wydad n’avait que son courage à opposer. Sur le plan du jeu, les Marocains n’ont rien proposé. On disait déjà que cette équipe avait un effectif moyen, surtout sur le plan offensif. Face à Sundowns, la confirmation a été éclatante.
Avec le recul, on doit même féliciter cette équipe du Wydad de s’être hissée jusqu’en finale. Elle a fait le maximum. Pour aller au bout, il lui a manqué la qualité technique.
Si le Wydad a échoué, ce n’est pas, comme on l’entend ici et là, une question de préparation ou de condition physique, de conditions climatiques, d’arbitrage ou même de coaching. Il est vrai que le coach Ramzi n’avait pas un plan de jeu très ambitieux: comme à Tunis, il a misé sur un 0-0, rien d’autre. Il est le premier, ou presque, à admettre que ses attaquants sont inoffensifs.
Mais le problème est ailleurs, plus général: le Wydad ne s’est pas renforcé au dernier mercato. Au contraire, il s’est affaibli. De toutes les équipes engagées dans cette Super ligue, le Wydad est la seule qui n’a pas sorti son chéquier pour recruter (en dehors d’un petit prêt payant). Une timidité assez incompréhensible, alors que les rentrées d’argent ne manquent pas.
Le club de Said Naciri a perdu quelques atouts offensifs comme Hassouni et Ellafi. Pendant que Sambou, principal buteur, a été relégué sur le banc, et que Moutaraji, un joker plus qu’intéressant, a pratiquement disparu de la circulation. Une bonne partie du potentiel offensif de l’équipe s’est ainsi évanoui.
Pour compenser, le club n’a pris que des garçons en fin de contrat, et donc arrivés libres, sans contrepartie (en dehors d’une prime de signature). C’est le cas d’El Bahri et d’El Houni. Lahtimi, le plus intéressant du lot, est arrivé dans le cadre d’un prêt payant. A la fin de l’exercice en cours, il retournera donc en Turquie.
Remarquons au passage que le Wydad, pourtant engagés sur deux fronts africains, n’a recruté aucun attaquant de pointe. Et aucun milieu axial, capable d’évoluer dans les intervalles.
S’il y a donc un point sur lequel le club doit s’améliorer, et qui explique sa défaite en Super ligue, c’est au niveau de sa politique sportive, surtout en matière de recrutement. Depuis quelques années, déjà, le Wydad sait vendre mais ne sait pas, ou ne veut pas, acheter.
Cette politique a montré ses limites. Pour aller plus haut, et la possibilité est là, le grand club casablancais doit apprendre à recruter. Il doit signer des chèques. Il ne peut pas se contenter des prêts et des joueurs en fin de contrat.
Avec une trésorerie en bonne santé, le Wydad doit être capable d’attirer les meilleurs éléments de la Botola. Le dernier en date s’appelle Reda Slim, le meilleur joueur de la dernière édition de la Botola, parti renforcer Al-Ahly, un concurrent direct!
Si Al-Ahly l’a fait, et si Sundowns aussi l’a fait en renforçant son compartiment offensif lors du dernier mercato, pourquoi pas le Wydad?