Le but de Yusra Mardini dans la vie n’est pas de devenir célèbre par son histoire, comme elle le confie aux médias britanniques, mais plutôt de changer la vision du monde au vis-à-vis des réfugiés. Prouver qu’il n’existe pas que des terroristes parmi les gilets rouges et oranges traversant les eaux, mais également des champions, des enfants et des plus âgés ayant des rêves à accomplir, et qu’ils refusent d’abandonner sous les pluies de bombes.
Hier samedi 6 août, dans la piscine olympique de Rio, Yusra Mardini a remporté haut la main sa série qualificative au prochain tour du 100m papillon. Mais derrière la gloire de Rio, les applaudissements et les larmes, il y’a toute une histoire, car cette jeune a bien failli mourir pour sauver des vies.
Née d’un père maitre-nageur, Yusra et sa sœur Sarah étaient destinées aux piscines olympiques, mais ne croyaient pas qu’elles s’entraineraient dans une piscine au toit arraché par la puissance des bombes. «Parfois nous nous entraînions dans des piscines dont le toit avait explosé en 3 ou 4 endroits différents, à cause des bombardements».
Elle finit par fuir la Syrie dans un canot à moteur avec 19 autres personnes, qu’elle a tous sauvés de la noyade. Le moteur a lâché aux abords des terres grecques, et c’est pendant 3h et demi qu’elle a tiré le canot à la nage, en compagnie de 3 autres héros dont sa soeur, les seuls à savoir nager. Leurs corps étaient à bout, mais d'après leurs dires, les voix des enfants dans les canots les faisaient tenir.
Au final, elle s’installe à Berlin, son entraîneur a rapidement repéré son talent hors pair, au point de lui proposer une participation aux Jeux de Tokyo en 2020, mais elle a voulu prendre un raccourci, elle dit préféré le temps du Brésil et la chaleur de Rio, et qu’elle n’a pas peur de la compétition. Espérons pour elle que le rêve se poursuive … jusqu'au bout.