Walid Regragui: douze idées pour la route

ChroniqueLe sélectionneur national dispose de près de dix mois pour mettre sur pied un effectif cohérent et suffisamment armé pour le défi de la CAN à domicile. A condition qu’il procède à certains réglages…

Le 31/03/2025 à 12h41

1-Remobiliser les troupes: étant donné que le billet pour le Mondial 2026 est pratiquement «in the pocket», les Lions de l’Atlas n’auront pratiquement que des matchs sans enjeu à se mettre sous la dent avant la CAN, en décembre prochain. C’est à la fois proche et lointain. Le sélectionneur marocain peut se lancer dans un champ d’expérimentations… Mais tout en impliquant à fond ses troupes.

2-Secouer les héros du Qatar: en dehors du trio Bounou – Hakimi – Aguerd, les cadres qui ont brillé au Mondial du Qatar offrent de moins en moins de garanties. Si Ziyech est descendu du train, les autres doivent être mis en concurrence. Parce qu’ils ne sont plus indiscutables. C’est le cas d’un Ounahi qui a tendance à choisir ses matchs, d’un Amrabat qui a perdu en volume de jeu. Même Mazraoui et En-Nesyri doivent faire plus pour justifier leur statut de cadres.

3-Construire autour de Diaz: en l’absence de Hakimi, c’est le «petit» Brahim Diaz qui a pris les commandes du jeu face à la Tanzanie. Une première pour ce garçon. Avec sa belle technique balle au pied, et d’excellents appuis au sol, il est capable de faire jouer les autres, surtout dans les petits espaces. S’il y a un élément incontournable dans l’entrejeu marocain, c’est lui. En plus, il marque (8 buts en 10 apparitions, un excellent temps de passage).

4-Trouver des solutions face à des blocs bas: le modèle que nous ont offert le Niger et la Tanzanie risque de se reproduire bien souvent. Regragui a besoin d’alternatives à la méforme ou à l’absence des uns et des autres. Pourquoi pas un plan B avec une défense à trois et deux pistons sur les côtés (Hakimi à droite, Aznou, Mazraoui ou même Belammari à gauche), histoire de donner une meilleure assise technique à l’entrejeu et contourner les blocs adverses.

5-Compléter la charnière centrale: à côté de l’inamovible Aguerd, personne ne s’est imposé. Le revenant El Yamiq a joué les deux derniers matchs sans marquer beaucoup de points. Derrière, Abqar et Harkass n’offrent pas plus de garanties. A moins d’un retour que l’on n’attend presque plus pour Saïss, Regragui doit faire des choix et vite. Ou tenter des coups : comme faire reculer Amrabat derrière ou faire jouer un Mazraoui dans l’axe. C’est fou, mais ça se tente.

6-Donner une chance aux jeunes: c’est bien de convoquer les Aznou, Nadir, Targhaline, Igamane, etc. Mais c’est mieux de leur donner des minutes de jeu et de les tester sur la durée, en les responsabilisant. C’est le moment ou jamais.

7-Trouver un vice-capitaine parmi les joueurs de champ: joueur le plus capé actuellement et premier vice-capitaine au PSG, Hakimi a logiquement hérité du brassard dans la suite de Saïss. Mais en son absence, c’est Bounou qui est devenu capitaine d’un jour. Mérité là aussi. Il y a pourtant mieux à faire : faire comme la majorité des coachs dans le football moderne et nommer plutôt un joueur de champ : le meilleur candidat devient Nayef Aguerd, irréprochable sur et en dehors du terrain. On trouvera difficilement mieux.

8-Gérer l’abondance de biens en attaque: placer le seul En-Nesyri en pointe est une formule qui a fait son temps et qui ne peut être reconduite que face aux cadors mondiaux. Autant l’oublier. D’autres combinaisons sont possibles : comme l’association El Kaâbi – Rahimi qui a si bien marché avec les A’. Dans tous les cas, tenter une formule à deux devant peut représenter, à l’avenir, une alternative crédible, avec ou sans En-Nesyri. Car d’autres attaquants poussent derrière, à commencer par Aboukhlal…

9-Ne plus attendre l’heure de jeu pour procéder à des changements: le sélectionneur marocain continue d’attendre l’heure de jeu pour effectuer des changements sans surprise, poste pour poste. Trop prévisible et facile à lire pour les adversaires. Avec un banc riche, et de la marge pour changer de dispositif, rien n’empêche pourtant le coach de procéder à une redistribution des cartes. Et dès la pause, au besoin. A Regragui de sortir de sa zone de confort et de surprendre !

10-Rebooster Ben Seghir: le petit prodige de Monaco traverse une période délicate, en club comme en sélection. Il reste pourtant un élément-clé, l’un des seuls capables de changer le sort d’un match. Pour la CAN, le Maroc aura besoin d’un Ben Seghir au top, bien dans ses jambes et surtout dans sa tête. Message reçu ?

11-Installer la paire Saibari - El Khannouss: a chaque titularisation, ces deux garçons apportent du peps, du punch, une plus grande mobilité et variété dans le jeu en phase offensive. En leur offrant de la continuité, Regragui pourrait tirer encore plus de ces deux jockers de luxe dont le statut, d’ailleurs, risque d’évoluer.

12-Trancher sur les cas Diop, El Aynaoui ou Bouaddi: trois cas bien différents dont le point commun s’appelle : entrejeu. Un secteur où les Lions ont besoin de renforts. Sofiane Diop fait une bonne saison à Nice et attend toujours d’honorer sa première sélection. Neil El Aynaoui, excellent à Lens, pourrait représenter une alternative crédible à Amrabat. Mais il va falloir le convaincre… Reste Ayyoub Bouaddi, une vraie pépite dont la côte a grimpé à 30 millions d’euros alors qu’il n’a même pas 18 ans : sa mobilité et sa vivacité pourraient réellement oxygéner le cœur de jeu marocain. Mais il va falloir le «ferrer» rapidement, pour ne pas répéter le «ratage» de Yamal. Croisons les doigts…

Par Footix marocain
Le 31/03/2025 à 12h41

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