Un méga-projet à 1,2 milliard de dollars relance la candidature du Maroc pour un Grand Prix de F1

Grand Prix Ain Diab de Formule 1, disputé le 19 octobre 1958.

Grand Prix Ain Diab de Formule 1, disputé le 19 octobre 1958.. DR

Le Maroc s’invite dans la bataille pour ramener la Formule 1 sur le sol africain avec un projet titanesque estimée à 1,2 milliard de dollars. Les détails.

Le 28/05/2025 à 13h23

RacingNews365, média spécialisé dans l’actualité des sports mécaniques, vient de lâcher une bombe: le Maroc s’apprête à faire une entrée fracassante dans la course pour ramener la Formule 1 sur le sol africain.

«Aux côtés de l’Afrique du Sud et du Rwanda, le Maroc pourrait bientôt entrer dans la course africaine pour accueillir la Formule 1. Les espoirs de la F1 de revenir sur le continent africain pourraient être renforcés si un projet marocain estimé à 1,2 milliard de dollars reçoit le feu vert», explique le média.

Au cours du week-end du Grand Prix de Monaco, le PDG de la F1, Stefano Domenicali, a confirmé être en discussions avec trois pays du continent africain pour mettre fin à plus de trois décennies d’absence de la discipline (le GP de Johannesbourg en 1993). Il a toutefois tempéré les attentes, évoquant un calendrier encore incertain.

Un méga-projet à Tanger

Le projet marocain, situé à une vingtaine de kilomètres au sud de Tanger, prévoit la construction d’un circuit homologué Grade 1 (une nécessité pour accueillir un Grand Prix de F1) mais aussi bien plus. À l’image de Yas Marina à Abu Dhabi, ce «mini-complexe» comprendra également un parc à thème, un centre commercial, plusieurs hôtels, une marina, et pourrait générer jusqu’à 10.000 emplois directs et indirects.

«À ce jour, un investissement privé de 800 millions de dollars a été sécurisé. Il est espéré que le reste du financement suive, à condition que le projet obtienne l’approbation des plus hautes autorités marocaines», rajoute RacingNews365.

Le choix de Tanger n’est pas anodin: son accessibilité depuis l’Europe constitue un atout logistique majeur. Grâce à la proximité du Port de Tanger Med et sa connexion directe avec l’Espagne via Algésiras, les équipes F1 pourraient bénéficier d’un transport maritime fluide et rapide, réduisant ainsi la dépendance aux structures temporaires.

Le projet est piloté par une figure bien connue du paddock: Éric Boullier, ancien patron des écuries McLaren et Lotus, et ex-directeur du Grand Prix de France entre 2018 et 2022. Contacté fin 2023 pour étudier la faisabilité du projet, Boullier a mené une étude approfondie avec son équipe du GP de France.

 «Nous nous sommes rendus sur place pour réaliser une étude de faisabilité et évaluer le potentiel de la région pour accueillir un Grand Prix de Formule 1. Nous avons constaté que le site répondait à tous les critères, et à partir de là, nous avons construit le projet. C’est un projet d’envergure, un mini-Abu Dhabi si je puis dire, créant un écosystème totalement autonome, centré sur le tourisme», a-t-il expliqué à RacingNews365.

«La F1 veut revenir en Afrique»

Avec un aéroport à moins de 15 kilomètres et des infrastructures touristiques prévues en parallèle du circuit, tout semble aligné pour séduire la Formule 1.

Malgré cet enthousiasme, Boullier reste lucide: deux conditions majeures doivent encore être remplies pour passer à l’étape suivante. D’abord, boucler le financement complet, puis obtenir l’accord formel des autorités marocaines. Ce n’est qu’à ce moment-là que les discussions pourront s’ouvrir officiellement avec Stefano Domenicali.

«La F1 veut revenir en Afrique. Et l’Afrique mérite d’avoir sa place en F1. Mais tant que le projet n’a pas reçu le feu vert politique, il restera sur le papier», tempère Boullier.

Un premier concept de tracé a déjà été dessiné, mais la conception finale devra respecter les exigences de la FIA. Boullier envisage de faire appel à un architecte de renom pour affiner le circuit.

À ce jour, la candidature marocaine reste derrière celles de l’Afrique du Sud et du Rwanda, mais Boullier affirme que le projet marocain «serait un meilleur choix» que ses concurrents.

En cas de feu vert, les travaux pourraient débuter rapidement avec pour objectif une livraison du circuit dans un délai de trois ans. Ce qui pourrait permettre à la F1 de reposer ses valises au Maroc dès 2028, 70 après le premier GP sur le sol africain.

En effet, le 19 octobre 1958, le Maroc écrivait une page inédite de l’histoire du sport automobile en devenant le premier pays africain à accueillir un Grand Prix de Formule 1. Ce fut sur le circuit d’Aïn-Diab, un tracé audacieux niché à Casablanca, que les plus grands pilotes de l’époque se sont affrontés dans une course mémorable.

Par Mohamed Yassir
Le 28/05/2025 à 13h23