Au nord du centre de Santiago, le Barrio Patronato déborde de vie. Dans ses ruelles étroites, entre tissus colorés, restaurants de shawarma et vitrines remplies de pâtisseries orientales, on entend se mêler l’arabe, l’espagnol et même d’autres langues venues d’Asie, comme le coréen.
Le quartier, connu pour ses prix modestes et son énergie populaire, est le cœur battant de nombreuses communautés étrangères, dont la palestinienne, forte de 350.000 à 500.000 descendants, la plus importante au monde hors du Proche-Orient, ainsi que des communautés syrienne et libanaise du Chili.
Majoritairement chrétienne orthodoxe, la diaspora palestinienne du Chili s’est profondément enracinée dans la société chilienne tout en préservant ses traditions et son attachement au Levant.
Et Le360 Sport, présent à Santiago pour le Mondial U20, est allé à la rencontre des habitants du quartier de Patronato, installés ici depuis des générations, et qui suivent avec fierté le parcours du Maroc dans la compétition.
«J’ai vu le Maroc jouer, ils jouent très bien», lance Haitam Youssef, Palestinien installé depuis dix-huit ans au Chili, assis sur la petite terrasse de son petit restaurant. «J’ai été heureux de les voir venir ici, au Chili. C’est beau de voir des équipes arabes comme le Maroc, l’Égypte ou l’Arabie saoudite participer à cette Coupe du monde. Nous les soutenons tous».
Plus loin, un Syrien derrière le comptoir d’un snack palestinien lève brièvement la tête entre deux commandes et nous confie que «la sélection marocaine est une équipe forte, qui joue bien, et je soutiens le Maroc, je soutiens aussi le peuple marocain d’ici, au Chili».
Dans un autre coin du quartier, Leila, gérante d’un restaurant palestinien, partage le même sentiment. «La communauté palestinienne ici est immense. Nous aimons le football. Quand nous avons su que le Maroc jouait le Mondial, nous avons ressenti de la joie. Nous leur envoyons toutes nos énergies positives».
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Toujours dans le même barrio, à quelques pas de là, un jeune Palestinien né au Chili tient à faire passer un message.
«Soutien à nos amis marocains, de la part de tous les Palestiniens du Chili et du Barrio Patronato. Nous les soutenons et nous espérons les voir aller jusqu’au bout, pourquoi pas champions»
Questionné sur ses connaissances en matière de football marocain, il cite aussitôt quelques noms: Achraf Hakimi, Brahim Díaz ou encore Yassine Bounou, des figures respectées dans ce coin de Santiago où le football y est scruté avec passion.
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«Ce sont des joueurs de grande classe. On espère que les jeunes Marocains suivront leurs pas», confie le jeune.
Dans ce quartier à l’identité multiple, où la mémoire palestinienne se mêle à la chaleur chilienne, le football devient un langage universel. Et quand il s’agit du Maroc, les visages s’illuminent.
Les Lionceaux U20, qui affrontent la Corée ce jeudi 9 octobre en huitièmes de finale, pourront très certainement compter sur le soutien du peuple arabe installé au Chili, fier de voir un pays frère faire rayonner la région sur la scène mondiale.













