Le Wydad a-t-il un avenir dans cette Coupe du monde des clubs? On a beaucoup parlé de la prime de participation et de l’aspect économique, pas assez du sportif.
Le premier match, attendu mercredi face à Manchester City, ne sera pas décisif. Si les Rouges grappillent quelque chose, ce sera un plus. Leur avenir se jouera, plus certainement, face à la Juventus et aux Émiratis d’Al-Aïn. Sur le papier, et en se basant uniquement sur les effectifs et les budgets des uns et des autres, les Marocains font presque office de petit poucet. C’est une position qui leur a souvent réussi par le passé, puisqu’ils évolueront sans pression excessive.
Ce qu’on leur souhaite, d’ailleurs, c’est avant tout de se faire plaisir. De jouer sans complexe. Ce qui leur arrive est formidable. Prenez un Benhachem: il y a encore quelques mois, il coachait Zemamra. Son palmarès est vierge, en dehors d’une montée en GNF 1 avec l’IRT il y a une dizaine d’années. Et le voilà qui s’apprête à se mesurer à Guardiola, dont le palmarès est long comme un bras. C’est fou. Mais c’est son destin, alors il doit en profiter et se hisser au niveau des meilleurs.
Bien sûr, le Wydad débarque dans ce Mondial avec un effectif très instable. L’équipe qui a terminé 3e de la Botola appartient au passé et les mouvements de joueurs ont repris de plus belle: c’est la spécialité du club depuis le départ du président Naciri. Entre les fins de contrat ou de prêt, les instances de départ, les mini-contrats liés à la durée du «Mondial», les recrues dont personne ne connait l’état de forme, personne ne peut prédire le plan de jeu, ni les contours du onze-type. Amine Benhachem aura donc fort à faire.
Avec un entraineur qui ne connait pas le niveau international et des joueurs en rodage, le club rouge ne se facilite pas la tâche. Ce n’est pas la meilleure situation avant d’affronter les meilleurs clubs de la planète.
Stratégiquement, le club avait le temps de tout anticiper, mais il ne l’a pas fait. Peu importe les raisons, c’est cela la réalité d’aujourd’hui et il faudra faire avec.
Mercredi, le représentant marocain devra faire le maximum face à l’un des favoris de la compétition. L’effectif du Wydad pèse 18,29 millions d’euros: une poussière comparée au 1,31 milliard que pèse City. Il n’y a pas photo. Mais sur le papier seulement.
Sur le terrain, City aussi se présentera avec une équipe en rodage puisque de nombreux départs et arrivées ont eu lieu. Il vaut mieux les affronter au début de la compétition, avant leur éventuelle montée en puissance.
La dernière fois que Guardiola avait affronté un club marocain, c’était en décembre 2013 face au Raja, à l’occasion du Mondial des clubs organisé au Maroc, alors qu’il entrainait le Bayern Munich. Avec une victoire (2-0) à la clé. Gageons, et ce n’est pas la moindre des motivations, que les Rouges auront à cœur de faire mieux que les Verts…
