Le foot va dans le mur. Et ce n'est pas la FIFA qui l'en empêchera. Bien au contraire. Par un coupable "laisser-faire", l'instance qui gère le sport roi au niveau mondial a abandonné ses principes fondateurs d'universalité. Quand les arbitres de Portugal-Maroc et Espagne-Maroc faussent le résultat par leur incompétence révélée au grand jour, l'équité sportive est bafouée. Jean de la Fontaine disait: "selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir". Mais force est de constater que dans cette Coupe du Monde russe, le puissant est toujours favorisé.
20 penalties sifflés, un record
S'il faut se satisfaire de certaines choses, reconnaissons que le recours au vidéo-arbitrage est un outil judicieux quand il est utilisé. Ce fut le cas à de nombreuses reprises depuis le début du Mondial. Et le nombre de pénalties sifflés indique que c'est un progrès qui permet de corriger, quand les petits malins des surfaces de réparation sévissent, qu'ils soient attaquants (Neymar), ou défenseurs. Mais la question qui se pose est la suivante: pourquoi les situations qui auraient dû amener des penalties en faveur du Maroc (contre le Portugal) ou la Suède (contre l'Allemagne) n'ont-elles pas bénéficié de la VAR? Pour rappel, les Portugais et les Allemands sont respectivement champions d'Europe et du Monde...
Le foot à deux vitesses
C'est un constat affligeant mais pas nouveau. Mais il nous crache à la figure en ce mois de juin. Gerard Piqué (tacle les deux pieds décollés du sol contre le Maroc), le Portugais Pepe (main dans sa surface contre le Maroc) ou encore Cristiano Ronaldo (auteur d'un coup de coude contre l'Iran) méritaient des sanctions. Carton rouge pour les pensionnaires du championnat espagnol, penalty dans le cas du joueur de Besiktas. Mais rien de tout cela ne s'est produit car, VAR ou pas, le système injuste perdure. Comme le note judicieusement notre confrère guinéen de Football Mag Mohamed Bangoura, "les arbitres sont sélectifs et choisissent leurs victimes. La VAR c'est comme une intelligence artificielle à la sauce football avec des algorithmes qui tiennent compte de l'expérience et du palmarès". Donc rien ne change car les préposés au système d'arbitrage-vidéo ne sont que des humains... sous la cagoule de la VAR, ils perpétuent les inégalités de traitement. Jamais un "petit pays" ne remportera la Coupe du Monde car, tôt ou tard, il sera spolié par le système.
Voleurs de rêves
Mark Geiger et Ravshan Irmatov, les deux derniers arbitres des matches du Maroc ont subtilisé le rêve marocain d'accéder au deuxième tour. Que serait-il arrivé si les décisions du corps arbitral dans ces deux rencontres avaient été orientées différemment? C'est-à-dire pas systématiquement contre les Lions de l'Atlas? Nul ne le sait. Même s'il faut reconnaître avec objectivité que c'est à Saint-Pétersbourg contre l'Iran que l'élimination des hommes de Renard a pris forme. Dans un groupe B ou figuraient deux ténors comme l'Espagne et le Portugal c'eut été un exploit de se qualifier pour le second tout. Les Lions ont d'abord hypothéqué leurs chances tout seuls, avant de voir les portes de la boîte de nuit sélect se fermer devant leurs yeux ébahis.
Toute règle a son exception: le but qui a permis aux Suisses d'égaliser contre le Brésil en match de poule est entâché d'une faute flagrante. Maigre consolation...
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