Visé par une plainte pour agression sexuelle sur Kathryn Mayorga en 2009 à Las Vegas, Cristiano Ronaldo a le soutien inconditionnel des politiques, du monde du football et de la plupart des médias au Portugal.
“Je ne change pas d’idée concernant le rôle sportif et national pour notre pays de quelqu’un aujourd’hui concerné par une affaire judiciaire”, a déclaré Marcelo Rebelo de Sousa, président de la république portugaise pour apporter son soutien au joueur natif de l’île de Madère.
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Et il n'est pas le seul. Le chef du gouvernement n’a pas manqué d’apporter son appui à l’idole de tout un pays. “Cristiano Ronaldo a montré qu’il était un sportif et un footballeur extraordinaire, qui fait la fierté du Portugal. Il ne suffit pas que quelqu’un soit accusé d’une chose pour qu’il soit considéré comme coupable”, a-t-il indiqué.
Dans les milieux sportifs, on constate le même son de cloche. “Nous sommes jaloux de ceux qui ont du succès au Portugal, c’est insupportable”, déplore José Peseiro, entraîneur du Sporting qui n’est autre que le club formateur de CR7.
Cependant, devant ce patriotisme presque généralisé, quelques voix timides s’élèvent pour condamner ce courant qui décrit la plaignante comme une profiteuse voire une prostituée. “Il y a les femmes violées de première catégorie, celles de deuxième ou de troisième. Tout dépend de leur statut. Et de son statut à lui. Si son violeur porte une auréole de héros national, elle est forcément une pute ou, dans les meilleurs des cas, une provocatrice sans scrupule”, s’insurge Paulo Dentinho, directeur d’information de RTP, télévision publique portugaise. Quelques jours après ses propos, le journaliste a démissionné.
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Ana Sa Lopes, éditorialiste au quotidien Publico, est monté également au créneau pour condamner ces prises de position contre Kathryn Mayorga. “Si la théorie de la dénégation explique les réactions d’une foi absolue en Cristiano Ronaldo et les insultes proférées à la femme qui l’accuse, peut-être qu’une séance de thérapie devrait être prescrite à 10 millions de Portugais”.
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En dépit de ces rares critiques, le bras de fer entre un patriotisme acharné sur le mannequin américain et les défenseurs des femmes contre les agressions sexuelles est loin d’être équitable au Portugal. L’enfant de Madère reste intouchable dans son pays.