Liga: Athletic et Atlético, deux victimes du franquisme

Connus pour être aujourd’hui les deux frères ennemis du football espagnol, l’Athletic Bilbao et l’Atlético Madrid n’ont pas toujours entretenu des relations exécrables. Le club madrilène a même été le «rejeton» de l’Athletic, lorsqu’en 1903, des étudiants basques ont décidé de créer une succursale de l’Athletic Bilbao dans la capitale espagnole, raconte le site SoFoot dans un article publié le dimanche 22 janvier. Pourtant, «une fois la guerre civile remportée par Franco», ajoute le site, les Colchoneros prennent «un tout autre chemin que leur géniteur basque».

Jadis, la plus grande équipe d’Espagne, l’Athletic Bilbao, aura à partir de 1903 un petit frère: l’Atlético de Madrid. Les deux clubs, issus des mêmes origines basques, partageront le même blason. Mais «ce lien de parenté va irrémédiablement se distendre avec le début de la guerre civile en 1936», explique SoFoot. Car, contrairement à ce que l’on pourrait penser, «l’Athletic Bilbao est le club le plus populaire auprès des militants franquistes», au moment où le «Basque» était présenté comme le caractère espagnol original. À la fin de la Guerre civile, c’est tout naturellement que le club basque reste le meilleur club du pays et «principal pourvoyeur de la Roja».

Mais alors que Bilbao cartonne auprès du régime franquiste, son «rejeton» de l’Atlético vit un après-guerre difficile. Son stade est aux deux-tiers détruit, ses joueurs sont décimés et le club «devient une proie facile pour les vautours de la dictature». L’Atlético n’a alors pas d’autre choix que de s’allier avec l’armée pour survivre. Le club accepte de se jumeler avec l’Avacion national et devient l’Atlético Avacion (le club retrouve son nom originel en 1947). Le destin des deux clubs est depuis lors à tout jamais séparé.