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Le plus Karim d’entre tous

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Le triomphe de Karim Benzema est celui du foot que l’on aime, à l’ancienne. Humain, c'est-à-dire imparfait, mais beau comme une œuvre d’art.
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Il est étrange de voir Benzema triompher alors que beaucoup pensent qu’il ne fera jamais partie des extraterrestres du foot. Tant mieux d’ailleurs s’il n’appartient pas à cette race qui nous a donné Messi et Ronaldo, et les deux super machines du moment: Haaland et Mbappé.

Benzema, c’est autre chose. D’autres valeurs et d’autres vertus. Son triomphe est un pied de nez à ceux qui ne pensent qu’aux records et aux performances surhumaines.

Son triomphe est celui d’un football à l’ancienne. Humain, c'est-à-dire imparfait, mais beau comme une œuvre d’art. Parce qu’il y avait la beauté du geste: amorti, contrôle et conduite de ballon. Un registre de «danseurs» qui nous a donné les Zidane ou Beckenbauer.

Il y a aussi l’intelligence de jeu. C'est-à-dire faire les bonnes courses, les bons déplacements, les appels au bon moment, le bon timing, le bon tempo, et donner l’impression d’être exactement au bon endroit et d’avoir le geste juste.

Il y a la générosité et le sens du collectif, la solidarité, l’altruisme. Benzema ne joue pas que pour améliorer ses stats personnelles. Il joue pour les autres, les fait jouer, les fait marquer et n’hésite pas à s’éclipser pour leur permettre de briller.

Quand il gagne la dernière C1 en tant que capitaine du Real, il s’efface pour laisser le plus ancien, Marcelo, brandir le trophée dans un geste non calculé qui surprit tout le monde. Quand il obtient un pénalty, et qu’il lui revient de le frapper, il laisse le ballon à un garçon en manque de confiance comme Hazard.

Beaucoup de joueurs possèdent une bonne frappe, une bonne détente et une large palette technique qui leur permet de dribbler, éliminer ou centrer. Mais peu sont capables de jouer juste. C'est-à-dire de savoir quand frapper ou centrer, quand aller vite ou temporiser. Peu ont le geste juste aussi: ouvrir le pied, mettre un plat ou un pointu, utiliser telle surface du pied pour obtenir tel effet, telle trajectoire de ballon.

Remarquez aussi, et c’est un détail extrêmement important, que Benzema ne triche jamais. Il ne simule jamais de blessure ou de faute. Il ne fait pas semblant. Il représente un esprit du jeu qui est pur et sans tâche, sans vice.

Ce n’est pas un hasard s’il ne prend pratiquement jamais de carton. Il sait défendre et tacler, mais sans volonté de faire mal ou de blesser. Et il ne chambre pas. Quand il tente un geste technique ou un dribble, ce n’est pas pour ridiculiser son adversaire ou le provoquer mais pour aller dans le sens du jeu, rien d’autre.

Ce joueur d’instinct, qui ne semble pas avoir été formaté par les centres de formations, respire la classe et l’humilité. Ce n’est pas une machine de guerre. Il a su résister à la concurrence, à l’adversité, et il a su attendre son heure derrière le boss Cristiano, le capitaine Ramos et tant d’autres stars.

Et si Benzema n’avait pas obtenu ce Ballon d’or 2002, il l’aurait eu un jour ou l’autre, cette fois pour l’ensemble de son œuvre et pour cet esprit du foot dont il est un magnifique représentant.

Par Footix marocain
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