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Inédit. Tentative de putsch au Comité national olympique marocain

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Depuis sa création en 1959, le Comité national olympique marocain a toujours été une citadelle où tout le monde se mettait au garde-à-vue. Aujourd’hui, plusieurs dirigeants de fédérations s’insurgent contre une certaine «discrimination» et essayent de créer une association pour déloger le CNOM.
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Le Comité national olympique marocain (CNOM) a toujours été considéré comme une institution sportive hors norme. Non seulement par son importance dans la gestion du sport national, mais aussi et surtout parce qu’il a été créé par décret et qu’il a été toujours présidé par une personnalité du sérail.

L’actuel président, le général Hosni Benslimane, règne sur le CNOM depuis 24 ans sans que cette institution ne dispose de statuts conformes aux exigences du Comité international olympique (CIO). Il a fallu la pression, voire les menaces de l’instance internationale pour que le CNOM tienne une assemblée générale extraordinaire à la fin de l’année dernière pour changer ses statuts.

Il a fallu aussi une autre pression de l’intérieur de notre pays pour que le CNOM fixe la date de son assemblée générale le 14 juin prochain alors qu’il n’a pas cessé de la retarder. Les dirigeants de plusieurs fédérations se sont réunis ces dernières semaines pour s’insurger contre un ordre établi qui, selon eux, est "discriminatoire".

Pendant la première réunion, on a recensé les dirigeants des fédérations de sports olympiques et d’autres qui ne le sont pas encore. Il y avait du beau monde et tous s’accordaient à dire qu’il fallait créer une association de fédérations pour contrer l’hégémonie du CNOM.  Ils devaient tenir une deuxième réunion cette semaine, mais les dirigeants du CNOM ont réussi à mettre la pression sur les responsables des disciplines olympiques qui ont fini par y renoncer. Pis encore, on a interdit aux opposants de se réunir dans le siège de la Fédération royale marocaine de basket-ball.

Pour autant cela n’a pas empêché les réfractaires de rester unis pour créer leur association. Ils réclament notamment que les disciplines qui ne sont pas encore olympiques soient représentées au sein du CNOM: «Il n’y a qu’au Maroc que cette discrimination existe car, ailleurs, tous les sports sont représentés dans leur comité national. Voire dans certains pays, les dirigeants de fédérations non olympiques occupent des postes importants au sein du CNO comme c’est le cas en Tunisie par exemple», nous précise l’un des dirigeants protestataires.

Un autre explique que les statuts élaborés récemment ont été taillés sur mesure pour garder les mêmes figures : «Le CNOM est devenu une confédération des fédérations dont les dirigeants se plaisent à y siéger sans avoir un projet du développement du sport. C’est pour cela que nous allons constituer une association de fédérations pour défendre nos droits et surtout sauver notre sport de la décrépitude».

Un  troisième a préféré citer un extrait significatif du message du roi Mohammed VI lors des assises du sport à Skhirat en 2008: «Parmi les manifestations les plus criantes de ces dysfonctionnements dans le paysage sportif, l’on observe que le sport est en train de s’enliser dans l’improvisation et le pourrissement et qu’il est soumis par des intrus à une exploitation honteuse pour des raisons bassement mercantilistes ou égoïstes…» Tout a été dit.

Par Hassan Benadad
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