Hors-jeu. Chikatara, Naciri, Hara kiri

En janvier 2016, alors que le Championnat d’Afrique des joueurs locaux se déroulait au Rwanda, le WAC avait annoncé en pompe le recrutement du joueur nigérian, Chisom Chikatara.

Ce dernier avait, alors, fait sensation en marquant trois buts dans un seul match et tout le monde s’est réjoui de cette belle prise. Sauf que, depuis, Chikatara est devenu une interminable histoire à l’instar des feuilletons turcs ressassés à jet continu dans nos boîtes cathodiques.

Tout a été d’une célérité incroyable. Emeka Inyama, le président du club Abia Warrior, est venu à Casablanca pour signer le contrat et ce pendant que le joueur participait encore au CHAN.

On saura par la suite que Chikatara a signé le contrat à Kigali, sauf qu’il y a un hic: le joueur est toujours sous contrat avec le club Abia Warrior.

A partir de là tout est devenu énigmatique même si le WAC a essayé d’atténuer l’incompatibilité juridique de la signature du contrat par un joueur toujours sous la coupe du club Abia Warrior.

L’explication est toute faite: Chikatara a effectivement signé avec le WAC mais il a été, ipso facto, prêté à son club d’origine pour contourner la loi. Les termes du contrat mentionnent que Chikatara a été engagé pour trois ans et qu’il devrait être opérationnel dès le 1er juillet 2016.

Seulement voilà, le Nigérian auquel le WAC a envoyé un billet d’avion, n’est pas arrivé dimanche 3 juillet comme cela était prévu. Et curieusement, le président-député Naciri a rapidement publié un communiqué dans lequel il accuse les dirigeants d’Abia Warrior de marchandage, voire de chantage, et demande au public de le soutenir.

Deux hypothèses expliquent ce désarroi. La première est  qu’effectivement les responsables du club nigérian ont fait dans la spéculation pour soutirer un peu plus d’argent au WAC. La deuxième est que les responsables de ce club ont reçu des offres plus alléchantes de la part d’autres équipes.

Cette dernière hypothèse semble la plus plausible puisque le président d’Abia Warrior a tout simplement déclaré que son club n’a aucun lien avec le WAC et que jamais il n’a délivré un quelconque certificat international de transfert de Chikatara au WAC.

Ce dernier a posté dans son compte instagram un message dans lequel il se dédouane en accusant le WAC de n’avoir pas payé le prix de son transfert.

Conclusion: le président du WAC a été dupe tout autant que ses conseillers juridiques. Deux faits l’attestent: le premier, et il est de taille, c'est que Said Naciri a donné des avances d’un montant de 260.000 DH en espèces au club et au joueur.

On se croirait dans une épicerie, d’autant plus que le WAC brandit une attestation sur l’honneur dûment légalisée où le président et le joueur affirment avoir perçu ladite somme. D’abord il y a infraction à la loi marocaine car quand une somme dépasse 10.000 DH le paiement par chèque devient exigible.

Sinon les bénéficiaires vont demander au président du WAC de prouver le paiement de cette avance, soit par chèque, soit par virement bancaire auprès des instances compétentes, notamment la FIFA.

La deuxième défaillance est visible dans ledit contrat  que le WAC affiche dans son site. En évoquant le joueur Chikatara, il lui donne la nationalité nigérienne.

Grossière erreur, Chikatara n’est pas Nigérien, il est Nigérian. Entre le e et la a il y a deux pays: le Niger et le Nigeria. Vice de forme! Et dire que Said Naciri est le président de la Ligue nationale de football professionnel. Ceci explique cela.