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Crise du football argentin. Maradona: "C'est toujours la même mafia"

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Déprimé par la retraite internationale de Messi et la démission du sélectionneur Martino à quelques semaines des jeux Olympiques, le football argentin vit la pire crise de son histoire : pour le sauver, le légendaire Diego Maradona offre ses services.
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Mercredi, le "Pibe de Oro", 55 ans, n'a pas hésité à se rendre au siège de l'Association du football argentin (AFA) pour y rencontrer les inspecteurs de la Fifa qui y sont actuellement déployés pour sortir la Fédération du chaos. Il en est ressorti furieux : "la réunion a dû être écourtée, mais personne n'écourte une réunion avec moi!"

"Je suis venu parler de football et des problèmes de l'AFA. Cela me fait mal au coeur de dire ça, mais si (le président de la Fifa) Gianni Infantino propose ça (résoudre la crise sans changer la direction de la fédération, ndlr), je dis non", a-t-il clamé en conférence de presse. "C'est toujours la même mafia", a-t-il dénoncé, plaidant pour "une AFA propre et transparente".

Maradona a été officieusement mandaté pour une mission de réconciliation - appuyée par Gianni Infantino -, entre les différents clubs professionnels au sein de la Fédération. Mais difficile de démêler les fils d'une crise qui dure depuis presque deux ans, avec au centre des débats, la volonté des "gros" clubs de créer une ligue professionnelle à l'intérieur de l'AFA, qui organiserait les compétitions comme cela se fait en Europe.

Las de cette situation et surtout des difficultés à pouvoir disposer des joueurs pour former une équipe compétitive, le sélectionneur de l'Argentine, Gerardo Martino a démissionné mardi. Le président Mauricio Macri, lui-même ancien patron de Boca Juniors, a immédiatement réagi, fustigeant "la désorganisation du football argentin".

"Nous ne pouvons pas continuer avec un système rempli de vices et de corruption au sein du football, j'espère que les réformes soutenues par cette commission normalisatrice de la Fifa iront de l'avant", a estimé le chef de l'Etat, partisan de la création d'une ligue professionnelle.

La démission de Martino, à la tête de la sélection depuis août 2014, est intervenue quelques jours après la deuxième défaite d'affilée de l'Argentine en finale de la Copa America, toujours face au Chili, suivie dans la foulée de l'annonce-choc de la retraite internationale de sa star Lionel Messi.

Soupçons de corruption
Mardi soir, l'AFA a annoncé que le sélectionneur de l'équipe féminine, Julio Olarticoechea, s'occuperait de l'équipe olympique masculine aux JO de Rio (5 au 21 août).

Martino, âgé de 53 ans, avait pris la succession d'Alejandro Sabella après la finale du Mondial-2014, perdue elle aussi, devant l'Allemagne. Depuis le 12 août 2014, il a conduit l'Albiceleste à 19 victoires en 29 rencontres, contre trois défaites et sept matches nuls.

Peu avant l'annonce du départ de 'Tata' Martino par la Fédération, le président du Comité olympique argentin, Gerardo Wertheim, avait affirmé que "la situation était compliquée et qu'il y avait 50% de chances" pour que l'Argentine ne puisse prendre part au tournoi olympique de football.

Le problème principal rencontré par Martino avait été le refus des clubs de laisser partir leurs joueurs en sélection olympique, rendant quasiment impossible le travail du sélectionneur. Parmi ces joueurs convoqués figurent Paulo Dybala (Juventus Turin) et Mauro Icardi (Inter Milan).

Au niveau de la Fédération, l'élection du successeur du président intérimaire Luis Seguro, initialement prévue le 30 juin pour mettre fin à la crise, a été reportée à la suite d'une décision de justice.

Les magistrats argentins soupçonnent des irrégularités dans la gestion des fonds versés par l'Etat, détenteur des droits télé du football argentin. Luis Seguro ainsi que six autres dirigeants de l'AFA, mais surtout les trois derniers chefs du gouvernement de Cristina Kirchner - Anibal Fernandez, Jorge Capitanich et Juan Abal Medina - ont été mis en examen car le programme "Football pour tous" dépendait directement d'eux.

Depuis 2009, l'Etat argentin est détenteur des droits de retransmission des rencontres de la sélection nationale et du Championnat, une initiative du gouvernement de l'ex-présidente Cristina Kirchner (2007-2015) qui permet aux Argentins de voir gratuitement et sans abonnement particulier tous les matches de championnat. De 1992 à 2009, les rencontres étaient retransmises sur des chaînes payantes.

Par Le360 (avec AFP)
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