Que faire de Ziyech? Depuis 2015, quand Hakim a honoré sa première sélection, le problème est le même. En 7 ans, le garçon n’a jamais vraiment eu de continuité, il compte à peine 40 sélections. C’est peu, parce qu’on parle quand même du joueur le plus doué de sa génération. A son âge (29 ans), il aurait dû comptabiliser une centaine de sélections. Découvert sous Baddou Zaki, il a réellement explosé sous Hervé Renard, avec lequel il a d’ailleurs eu des problèmes. Au lieu de devenir enfin ce leader tant attendu, il a sombré sous Vahid. Avant même son différend avec l’actuel sélectionneur, ses prestations étaient transparentes. C’est ce qu’on oublie de signaler.
Alors oui, Ziyech, c’est 17 buts en 40 sélections, ce qui nous donne un ratio très intéressant. Mais il y a un bémol, voire deux. Un: Ziyech a beaucoup marqué sur pénalty. Deux: il n’a jamais mis de ces buts qui comptent double, parce que décisifs et capables de changer la destinée des Lions. Dans les matchs au couperet, dans les grands rendez-vous, comme les deux seules phases finales disputées avec la sélection, à savoir le Mondial 2018 et la CAN 2019, Hakim est complètement passé à côté. C’est là qu’il devait se montrer, faire la différence, guider les autres, et il ne l’a pas fait.
Bref, les statistiques le montrent: avec Ziyech, nous sommes devant un gâchis qui dure. Comme s’il y avait une méprise depuis le début. Les changements d’entraineurs n’y ont rien changé. Ce garçon n’a jamais tiré le maximum de son potentiel et il n’a jamais apporté à la sélection ce plus qui fait la différence dans les rendez-vous qui comptent.
Au-delà de ses engueulades, hier avec Renard, aujourd’hui avec Vahid, il y a donc un souci avec Ziyech. C’est un surdoué, il n’y a aucun doute, mais qui ne s’est jamais rendu indispensable quand il était encore sélectionnable. Blocage mental? Problèmes de vestiaire? De systèmes de jeu?
Pour revenir en sélection, il faudrait donc, 1: que le joueur redevienne sélectionnable, 2: qu’il se rende enfin indispensable. Deux étapes à franchir. Il faudra alors y aller l’une après l’autre. Ziyech doit d’abord franchir la première, c’est la plus dure. On lui fera confiance pour la deuxième…
Qu’il essaie de suivre l’exemple de Benzema, quand il était banni de sa sélection. Il a fait profil bas et prouvé, prouvé, jusqu’à se rendre incontournable. Surtout il a clamé haut et fort, même au plus fort de la tempête, sa volonté de rejouer pour les couleurs de son pays. Cela s’appelle l’humilité, la bonne volonté, et le travail sur le terrain. Il faut cocher toutes les cases.
Quand on veut porter le maillot national, on ne peut et on ne doit poser aucune condition: ni sur l’identité du sélectionneur en poste ni sur le dispositif tactique. C’est cela que Hakim Ziyech doit comprendre et accepter une fois pour toutes.
Et s’il veut faire fermer des bouches, il n’a qu’à tout casser en club, comme Benzema! C’est d’ailleurs tout le mal qu’on lui souhaite.
