“Nous avons la grande tristesse d’annoncer que notre client et ami Chuck Blazer est décédé”, indique son avocat, Eric Comgold, dans un communiqué qui ne précise ni les circonstances ni les causes du décès, indique le quotidien l’Equipe dans son édition du 13 juillet. Chuck Blazer a eu un rôle central au sein de l’US Soccer, la fédération américaine de football, durant les années 1980. Il contribue ainsi grandement à ce que les États-Unis obtiennent en 1988 l’organisation de la Coupe du monde 1994, un large succès populaire et commercial.
Les ennuis judiciaires de Chuck Blazer débutent en 2011 lorsque le fisc américain avait constaté que malgré son opulent train de vie, il n’avait pas fait de déclaration d’impôts entre 2005 et 2010. Et pour cause, Blazer se déplaçait à travers le monde en jet privé, parcourait les rues de New York dans un imposant Hummer payé par la Concacaf et louait deux gigantesques appartements, dont un pour ses... chats, sa grande passion. Après un audit interne, la Concacaf avait révélé que Blazer avait touché 20,6 millions de dollars entre 1996 et 2011 grâce à ses activités, licites et illicites. Mais pour éviter la prison, alors qu’il était passible de peines cumulées de 100 ans, il était devenu à partir de 2011 l’informateur-clé de la justice américaine dans son enquête contre la Fifa.
Equipé d’un micro, Chuck Blazer enregistre les conversations compromettantes au sein du Comité exécutif, notamment les demandes de pots-de-vin en échange d’un vote pour tel ou tel pays dans l’attribution des Coupes du monde… Jusqu’en 2013 où diverses révélations sur ses méfaits à la Concacaf entraînent sa chute sportive et judicaire. En juillet 2015, deux mois après le début du “Fifagate”, l’Américain est finalement suspendu à vie de toute activité liée au football. Les révélations de celui qu’on surnommait “Monsieur 10 %” vont conduire à l’arrestation de nombreuses personnalités et la chute de l’omnipotent patron de la Fifa, le Suisse Joseph Blatter, en poste depuis 1998.