JO 2016. Athlétisme. Bolt: "Je veux être un des plus grands, entre Mohamed Ali et Pelé"

En se glissant entre deux légendes du sport, Bolt a fixé son prochain objectif après son 200 m victorieux jeudi soir (19 sec 78): quitter le cercle trop étroit pour lui de l'athlétisme et accéder à la postérité. Ce statut passe par une neuvième médaille d'or olympique. Car, s'il s'impose sur le relais, comme à Pékin en 2008 et à Londres en 2012, il réalisera un incroyable "triple-triple": remporter le 100 m, le 200 m et le relais 4x100 m lors de trois JO successifs.

Et il rejoindra deux légendes de l'athlétisme, le grand Carl Lewis et "le Finlandais volant" Paavo Nurmi qui l'attendent au firmament avec leurs neuf médailles. Mais avant de pousser la porte de la gloire, il faut négocier le dernier obstacle lors du relais qu'il devrait partager avec Asafa Powell, Nickel Ashmeade et Yohan Blake.

Avec toujours le côté aléatoire que réserve cette épreuve, où une chute de bâton peut briser tous les espoirs. Sans oublier les adversaires, et notamment les Etats-Unis.
"Je veux vraiment cette médaille d'or pour que ça fasse neuf. Je dirai à l'équipe de faire attention avec le témoin. Avec le relais, on ne sais jamais ce qu'il peut se passer", a d'ailleurs prévenu Bolt. Chez les dames aussi, le titre sur 4x100 m devrait se jouer entre la Jamaïque et les Etats-Unis. Mais pour parvenir en finale, les Américaines ont bénéficié d'une séance de rattrapage.

Menées par la multi-médaillée Allyson Felix, elles ont fait tomber le témoin en demi-finale. Mais comme elles ont démontré avoir été gênées par les Brésiliennes au couloir voisin, elles ont bénéficié d'une séance de rattrapage surréaliste, seules sur la piste avant l'ouverture de la séance du soir.
Un épisode rocambolesque qui permet de maintenir le suspense pour la finale, programmée à 22h15 locales (01h15 GMT), vingt minutes avant celle des hommes.

Ce sont encore des Américains qui ont été les protagonistes d'un autre feuilleton hors normes pendant quatre jours. Ils ont inventé une agression par de faux-policiers alors qu'en fait ils se sont querellés avec le vigile d'une station service, en partie saccagée.
Parmi eux, Ryan Lochte, 32 ans, l'un des grands noms de la natation mondial, qui a décroché six médailles d'or olympiques durant sa carrière. C'est lui qui avait raconté à la télévision américaine NBC avoir été braqué, avec trois autres nageurs américains, à l'aide d'une arme à feu par des faux policiers dimanche à l'aube à Rio.

Avec son coéquipier James Feigen, il a été considéré comme coupable "de dénonciation mensongère d'un délit". Présenté jeudi soir à une juge, Feigen a accepté une transaction pénale "moyennant le versement d'une amende de 35.000 réais (près de 11.000 dollars) à une institution caritative", a indiqué la police.

Ryan Lochte était lui rentré rapidement aux Etats-Unis où il est désormais considéré comme un paria. Mais il a présenté ses plus plates excuses sur les réseaux sociaux: "Je voudrais m'excuser pour mon comportement la semaine dernière, pour ne pas avoir fait plus attention et ne pas avoir été plus franc dans la manière dont j'ai raconté les événements qui se sont produits ce matin-là".

Cette affaire fait pourtant office de (mauvaise) plaisanterie par rapport à celle, beaucoup plus sérieuse, qui embarrasse le CIO depuis 48h00: l'interpellation puis l'incercération dans une prison de haute sécurité au nord de Rio de l'un de ses plus hauts dirigeants, l'Irlandais Patrick Hickey, 71 ans, accusé d'être impliqué dans un réseau de revente illégale de billets.
Le trafic a généré une recette "d'au moins 10 millions de réais (2,8 millions d'euros). La valeur faciale des tickets saisis est de 626.000 réais, mais ils étaient revendus jusqu'à 30 fois leur prix", avait indiqué mercredi Ricardo Barbosa, de l'unité anti-fraudes de la police de Rio.

Les autres nuages noirs qui peuplent le ciel des JO sont habituels. Cinq nouveaux cas de dopage ont été annoncés jeudi, dont deux médaillés, un Kirghize en haltérophilie et un Moldave en canoë en ligne. Au total, 12 athlètes ont été contrôlés positifs dans le cadre des JO, qui s'achèvent dimanche.