Filinfo

Foot

CAN U17: Les Lionceaux, en terrain hostile, tirent leur épingle du jeu

La joie des Lionceaux de l'Atlas U17 contre le Nigéria, le mercredi 3 mai 2023. © Copyright : CAF
En football, la perspective de voir une équipe marocaine gagner sur les terres algériennes donne des sueurs froides à ceux qui ont fait de la haine du Maroc un ferment d’unité.
A
A

Alors que l’on n’en a pas fini avec les péripéties liées au déplacement de la sélection marocaine des U17 à Constantine, l’attitude du public algérien envers les Lionceaux provoque des débats enflammés dans les cafés qui diffusent leurs matchs en direct. En effet, les joueurs marocains sont systématiquement sifflés dès qu’ils touchent le ballon et surtout lorsqu’ils amorcent une contre-attaque en phase de perte de balle de l’adversaire.

Cette attitude est inédite, le public algérien a toujours été bienveillant envers les clubs et équipes nationales marocaines. Le public marocain également, il n’y a jamais eu de véritable antagonisme des publics marocains envers les équipes algériennes et vice versa. Quelque soit le score final, les équipes nationales des deux pays se sont toujours séparées dans le fairplay.

Le premier accroc à cet excellent état d’esprit est intervenu lors de la finale de la Coupe arabe des U17 qui a opposé le Maroc à l’Algérie, à Alger en septembre 2022. Ce jour-là, alors que globalement le match s’est déroulé dans une ambiance tendue mais sportive, il allait dégénérer en fin de match. Pour rappel, le Maroc menait au score avant de se faire rattraper à la dernière minute d’un match, que les marocains avaient globalement dominé, et finalement perdu aux tirs aux buts.

Dès que la victoire a été acquise, 4 tirs aux buts à deux, les jeunes joueurs algériens, probablement animés par des motivations extra-sportives se sont rués sur le gardien de but marocain qui n’a dû son salut qu’à la réaction de l’ensemble de ses coéquipiers, très vite venus à la rescousse pour prendre sa défense.

Plus tard, un deuxième accroc a été signalé. C’était lors des matchs du CHAN, ou un public hostile et remonté s’est inventé un chant raciste imbibé de frustrations autour des bananes. En effet, tous les habitants de la région de l’Oriental se souviennent de l’image des touristes algériens se prenant en photo devant des régimes de bananes au cours des années 90, lorsque les frontières terrestres entre le Maroc et l’Algérie étaient encore ouvertes.  L’abondance des produits achalandés sur les devantures des marchands de légumes leur semblait tellement invraisemblable qu’il leur fallait des preuves à montrer à leurs amis et familles restés au pays.

C’est cette frustration, probablement tenace chez certains responsables du pays, qui a engendré ces chants racistes et xénophobes. On peut le comprendre, c’est normal d’être frustré par l’incohérence d’une économie algérienne dirigiste et contre-productive ou tout manque. Il s’agit pourtant d’un pays prospère, si l’on se réfère aux recettes annuelles que génère l’exportation du Gaz et du Pétrole.   

Ceux qui sont au fait des réalités du pays voisin savent que derrière ces sifflets et quelques fois ces insultes, il y a un public en mission. Combien de jeunes algériens pourtant munis de leurs billets ont dû voir la cérémonie d’ouverture du dernier CHAN chez eux? Ils étaient empêchés d’accéder au stade, il fallait éviter des chants hostiles au pouvoir, leurs places étaient occupées par des policiers et des militaires en civil.

C’est probablement aussi le cas actuellement, puisque c’est difficile d’imaginer une telle haine et une telle hostilité chez des personnes lambda envers une équipe constituée de jeunes adolescents.  

Ce qu’il ressort de ce comportement téléguidé, c’est qu’en réalité, les dirigeants algériens ne voulaient pas que l’équipe nationale participe à la CAN U17. Comme ils ne voulaient pas de la participation des joueurs de l’équipe nationale des locaux au CHAN. Le Maroc était pourtant le détenteur du titre des deux dernières éditions. Les autorités sont dans la même logique que celle qui les a conduits à fermer les frontières terrestres en 1994, éviter de voir qu’au Maroc les progrès, notamment en infrastructure et logistique, sont réels et visibles. En football, la perspective de voir une équipe marocaine gagner sur les terres algériennes donne des sueurs froides à ceux qui ont fait de la haine du Maroc un ferment d’unité.

En tous cas nos Lionceaux, après deux matchs, sont assurés d’être premier de leur groupe, il y a quelques probabilités de les voir rencontrer l’équipe nationale des U17 algériens en quart de finale. Concentrée et correctement motivée sur des objectifs sportifs, l’équipe nationale ne risque rien, elle est dotée de brillantes individualités qui savent souffrir ensemble et qui pratiquent un football moderne et alléchant basé sur une technique individuelle et collective qui permet tous les espoirs. Il faut éviter de leur mettre une pression inutile, en sport la rivalité nous pousse à nous transcender lorsqu’on reste zoom sur l’objectif sportif dès que l’on s’en écarte l’énergie se dilate et les espaces s’ouvrent pour les adversaires.

Par Larbi Bargach
A
A

Tags /


à lire aussi /


Commenter cet article
Oups ! il semble que votre name soit incorrect
Oups ! il semble que votre e-mail soit incorrect
Oups ! il semble que votre commentaire est vide

Oups ! Erreur de valider votre commentaire

Votre commentaire est en attente de modération


Chargement...

Chargement...

Info

Retrouvez-nous