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La marche était-elle trop haute pour les Lions de l’Atlas?

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L’élimination des Lions de l’Atlas a un goût amer. Mais il faut le reconnaitre: sur l’ensemble du match, et malgré une attitude parfois déplorable, les Egyptiens ont été légèrement au-dessus.
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Le Maroc a perdu pour deux raisons. Evacuons tout de suite la première parce qu’elle est évidente. Elle s’appelle Mohamed Salah. Le milieu de Liverpool a joué son meilleur match de la CAN face aux Lions. C’est lui qui égalise et c’est lui qui donne la passe décisive du 2-1 après s’être joué de la défense marocaine.

Passé les premières minutes quand les Pharaons semblaient sonnés après l’ouverture du score marocaine, le lutin égyptien a régné en maitre sur le reste du match. C’est un Salah made in Liverpool que l’on a vu sur la pelouse du stade Ahmadou Ahidjo.

Y avait-il moyen de l’arrêter? Il faut demander à Masina, son vis-à-vis, et à Aguerd, qui a passé son temps à éteindre les feux à gauche…

Remarquons aussi que ce même Salah a longtemps été le seul Pharaon à garder son calme, pendant que ses coéquipiers, ultra nerveux, s’emportaient à chaque coup de sifflet. Contrairement à Elneny et aux autres, Salah est resté dans son match. On l’a souvent vu appeler les autres à garder le contrôle de leurs nerfs…

Venons-en à la deuxième explication de la défaite marocaine. C’est le pari tactique de Vahid, qui a choisi d’aligner un milieu très physique pour bloquer les Egyptiens et ralentir leurs transmissions offensives. Exit le «technique» Louza, bonjour le «physique» Barkok.

C’est un pari. Avec, bien entendu, une part de risque, voire d’inconnu. C’est comme jouer à pile ou face. Vahid a tablé sur l’activité de Hakimi dans le couloir, et les percussions de Boufal et Munir sur les côtés, pour perturber le bloc égyptien. En court-circuitant l’entrejeu, dédié aux besognes défensives.

Ce pari a failli fonctionner. C’est bien l’activité de Hakimi qui a amené le pénalty. Et c’est la percussion de Boufal, et à un degré moindre Munir, qui ont amené les coups francs, les rares situations intéressantes pour les Marocains.

Mais pour que le plan fonctionne à 100%, il aurait fallu qu’un En-Nesyri, justement, soit à 100% pour gagner un duel ou prendre un ballon de la tête. Ou que Hakimi mette un nouveau coup-franc royal…

Le scénario du match a, très rapidement, donné tort à Vahid. Après le pénalty précoce de Boufal, les Lions ont reculé, reculé… Par moment, et jusqu’à l’heure de jeu, ils avaient littéralement la tête sous l’eau.

Reculer, alors que l’on mène au score, est un choix par défaut. On recule, et c’est le cas des Lions, parce qu’on ne peut pas tenir le ballon au milieu. Pourquoi? Parce que l’entrejeu manque de cette touche technique, et qu’il n’y a pas ce joueur capable de mettre le pied sur le ballon pour permettre au bloc défensif de souffler et de gagner plusieurs mètres sur le terrain.

C’est là que l’absence de Louza, et l’absence d’une alternative avec les mêmes caractéristiques (Ilias Chair?), a fait mal.

Remarquons au passage que la sélection marocaine souffrait déjà de ce même déficit technique au milieu, quand elle s’est fait sortir de la CAN 2017 ou 2019. Un mal récurrent, en somme…

Incapables de combiner devant, de mettre le pied sur le ballon au milieu, les Marocains ont laissé Bounou et sa défense supporter le poids du match. Et ce qui devait arriver arriva, malgré la vigilance de Bounou, de sa charnière centrale et de l’excellent Amrabat qui a servi de pare-choc face aux vagues égyptiennes.

Bien sûr, la défaite des Marocains est amère. Parce qu’ils ont ouvert le score, ce qui est généralement déterminant à ce stade de la compétition. Parce que la tête d’Aguerd sur la barre en fin de match aurait mérité un meilleur sort. Parce que des garçons comme Hakimi, Boufal (dont le remplacement a soulagé la défense égyptienne), Saïss (auteur d’un geste défensif d’une très grande classe), Bounou ou Aguerd méritaient d’aller plus loin encore dans cette CAN.

Mais, vu le déroulé du match, les Egyptiens ont clairement mené aux points. Leur victoire ne souffre d’aucune discussion. En bref, ils étaient meilleurs.

Quant à cette équipe marocaine, dont on vient de situer le niveau exact, il ne faut surtout pas effacer ou dénigrer tout le travail qui a été accompli et qui est considérable. Nous y reviendrons.

Par Footix marocain
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4 commentaires /

  • Red Lion
    Le 02 Feb. 2022 à 08h13
    Trés bonne analyse téchnico-tactique des événements, je souscrit totalement. J'ajouterai que le coté mental a joué aussi, au sein de l'Egypte il y avait un protagoniste que je craignais au moins autant que Salah, c'est ce renard de Queros. Il ns a battut en coupe du monde avec l'Iran, à la suite de quoi il a reconnu lui même, que la seule chance de son équipe, était de refuser et de casser le jeu pour faire sortir les marocains de leur match. Alors que là, pour les raisons citées ci-dessus, et en raison aussi de l'absence de Ziyech qui devant aurait pu aider et de Mazraoui qui aurait pu tenir le couloir droit pendant que la vistesse de Hakimi aurait pu gener Salah en l'obligeant à plus défendre.
  • Red Lion
    Le 02 Feb. 2022 à 08h06
    Trés bonne analyse téchnico-tactique des événements, je souscrit totalement.
    J'ajouterai que le coté mental a joué aussi, au sein de l'Egypte il y avait un protagoniste que je craignais au moins autant que Salah, c'est ce renard de Queros. Il ns a
  • Amine.Z
    Le 31 Jan. 2022 à 12h52
    Il faut qu’on soit lucide pour analyser la situation dans le calme et reconstruire une équipe forte pour le futur. Le premier élément que personne ne comprend est pourquoi avoir écarté Ziyech (l’un des meilleurs passeurs du monde) et Masraoui? Vous me direz qu’ils ont un sale caractère. Et alors ? c’est justement le rôle du coach de prendre chacun avec son caractère et de fédérer tout le monde autour d’un projet et d’une vision comme l’avait fait Hervé Renard.
    À chaque fois qu’on écarte nos talents et ce dans tous les domaines, nous en sortons perdants.
  • footoir
    Le 31 Jan. 2022 à 12h51
    Vous avez omis la perte du temps et la comédie du gardien sans avoir un carton, casser le rythme du jeu de construction par les joueurs égyptiens. Et en plus contester à chaque fois les sifflets de l'arbitre par l'entraineur et ses adjoints, l'arbitre harcelé n'osait plus intervenir efficacement, il n'y avait plus de respect ni la peur des sanctions ni la honte des Égyptiens vus par des millions de spectateurs. C'était un match de foot qui a choqué les commentateurs francophones de bein sport et qui montre bien pourquoi les champions d'Afrique reçoivent une raclée au mondial, de la honte avec l'équipe nationale égyptienne. Le foot égyptien ne sera jamais ma tasse de thé.
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