Botola D1. La saison 2017-2018 en 10 questions

Hallelujah! La roue du championnat reprend. Avec toutes ses imperfections, cafouillages et erreurs d’arbitrage, on l’aime notre Botola Pro. On ne s’habituera jamais à son nouveau nom lié au sponsor, notre championnat est si spécial qu’on veut toujours l’appeler GNF1. Mais peu importe, les temps changent et on doit s’adapter. On a perdu les grandes stars, mais on a gagné quelques beaux stades. Entre temps, d’autres imperfections ont refait surface ce qui nous oblige à nous poser des questions concernant la nouvelle cuvée 2017/2018.

1) Les autorités et les Ultras vont-ils trouver un accord?
On imagine mal comment les deux parties se mettront d’accord. Force est de dire qu’un accord ferait plaisir à tout le monde. Mais qui dit «deal», dit concessions, et le bras de fer de qui en fera le plus est loin d’être terminé. Pour l’instant, c’est les hommes en uniforme qui ont le dernier mot.

2) Les supporters retrouveront-ils les gradins quoi qu’il arrive?
On pense donc au pire. Que le retour des Ultras n’est pas envisageable et que les groupes fassent un nouvel appel au boycott. Quelle sera la réaction des supporters non affiliés? La saison dernière, les gradins vides ont fait des ultras des influenceurs de premier rang, et tout le monde s’est rendu compte que leurs demandes étaient écoutées et qu’ils avaient beaucoup de sympathisants.

3) Le WAC tiendra t-il son AG en 2017?
Champion en titre, on ne doute pas une seconde que le Wydad luttera la saison prochaine pour défendre son trône. Mais l’année dernière a connu un événement assez spécial pour être remarqué. Le club du président de la LNFP n’a tenu son assemblée générale 2016 qu’au début de 2017. On peut dire que Naciri donne l’exemple…

4) Comment le FUS peut rebondir?
Champion en 2016, le club de la capitale a manqué de jus et de joueurs de calibre pour lutter pour le titre la saison dernière. Sa politique de rajeunissement a néanmoins porté ses fruits, et on a vu les prémices d'une super équipe lors de la Ligue des Champions arabe qui s’est tenue en Égypte cet été (demi-finaliste). Quelques arrivées font du Fath une équipe redoutable, qu’on a intérêt à suivre de très près cette saison.

5) Le Raja va t-il enfin se stabiliser?
La crise du Raja pour résumer, c’est l’histoire d’un président qui gérait n’importe comment, qui a tenu à reprendre tout ce qu’il a prêté au club avant de partir et la laisser entre les mains d’un ancien politicien un peu mégalo sur les bords. La meilleure est que les deux hommes ont toujours eu un courant opposé, l’homme d’affaires a coupé le cordon avec les «sages», et le politicien les a dans son cercle d’amis. Quelle suite pour ce best-seller? Nous le découvrirons au cours de la saison 3 du feuilleton, crise du Raja.

6) La RSB peut-il tenir ses promesses de podium?
Quand Rachid Taoussi a tenu les rênes de la RS Berkane la saison dernière, il avait promis de faire de son mieux pour le podium. Il l’a manqué de peu (4e), mais pour cette saison, les Oranges veulent lutter pour le titre ou au minimum une 3e place. Les recrues sont arrivées à prix fort, et Taoussi a tous les atouts pour réussir. Une stabilité (merci Lekjâa, le vrai président) et un club qui joue sans grande pression des supporters.

7) Le RCOZ peut-il tenir son rang?
À première vue, on dirait que oui. Une dizaine de joueurs sont arrivés cet été, et le club a promis de figurer dans les 10 premières places. Avec l’appui des supporters et la chaleur de Oued-Zem, c’est certain que ça sera difficile pour les visiteurs, mais on verra bien comment le petit poucet qui fête sa première saison au sein de l’élite, s’en sortira.

8) Badou Zaki sera t-il (enfin) champion?
L’ancien sélectionneur a tout essayé, mais il n’y est jamais arrivé. Avec le Wydad, il n’était pas loin avant de céder à la tentation de la démission pour laisser Fakhreddine Rajhi faire le reste du travail (la dernière ligne droite). Cette saison avec l’IRT, les supporters comptent sur lui pour mener l’Ittihad à un premier sacre historique. Suspense.

9) Comment la LNFP s’organisera pour finir la Botola en mai?
La Coupe du Monde oblige toutes les ligues à déclarer leur champion avant le mois de juin, pour laisser le temps aux sélections de se préparer. Vu le retard qu’on a pris pour donner le coup d’envoi, on a l’impression que nos dirigeants ne comptent pas trop sur la qualification des Lions de l’Atlas en Russie.

10) L’histoire d’amour entre les FRMF et les matchs à huis clos va t-elle se poursuivre?
On ne va pas se le cacher, entendre les cris des joueurs, les entraîneurs qui se transforment en poètes pour recadrer leurs équipes, ce n’est en rien agréable. Pourtant, à la moindre bêtise des supporters, la commission de discipline de la fédération inflige au club des sanctions qui manquent terriblement de «créativité». Les matchs à huis clos c’est tout, sauf du beau football.