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Mondial 2018. Maroc-Iran: il faut savoir raison garder

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"Il faut savoir raison garder." Ce dicton vieux comme le monde peut être repris sans restriction aucune à l’égard des Marocains qui attendent (peut-être) plus qu’il ne faut de leur équipe nationale au Mondial russe.
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"Il faut savoir raison garder." Parce que, force est de reconnaître que la qualification, la présence du Maroc à cette grand-messe footballistique est en soi un exploit. Et bien évidemment, le rêve est une nature humaine. Il va de soi que, souvent, en rêvant, on oublie ses propres capacités, ses potentialités, ses compétences.
 
"Il faut savoir raison garder." Pace qu’on est tombé dans le groupe de la mort, sans doute le plus mauvais tirage de l’histoire des participations marocaines au Mondial. L’Iran, qu’on compte battre en espérant ensuite prendre des points contre les matadors espagnol et portugais, n’est pas une proie facile. Au contraire, cette formation est à même de damer le pion aux plus grands de ce tournoi. Et la suite dira si ce que l’on avance est vrai ou faux.
 
"Il faut savoir raison garder." Parce qu’il faut toujours y croire. "L’homme est un être prospectif. Il mourrait aujourd’hui s’il devenait incapable de rêver", dit un philosophe. Nous autres Marocains rêvons d’un exploit. Quelqu’un m’a dit tout à l’heure au coin de la rue: "Juste une victoire contre l’Iran et qu’importe le reste". Et bien des confrères journalistes sont prêts à dégainer leurs caméras et micros à la fin du match Maroc-Iran. Beaux seraient les moments à immortaliser, ceux du public dans les boulevards manifestants sa joie.
 
"Il faut savoir raison garder." Parce qu’on a besoin d’une victoire pour oublier les tracas journaliers, le boycott des produits de grande consommation, la démission de Lahcen Daoudi… Et surtout surtout les productions ramadanesques sur nos chaînes nationales qui, pendant le mois sacré de ramadan, nous en ont fait voir des vertes et des pas mûres.

"Il faut savoir raison garder." Parce que, hélas, chaque fois que le Maroc est qualifié pour une Coupe du monde, c’est toujours la fin d’une génération. C’est le cas de Mehdi Benatia, M’bared Boussoufa, Karim Ahmadi et bien d’autres… Et cette génération pas forcément plus dorée que celle de 1998 mérite d’être élevée sur un piédestal, ne serait-ce que pour avoir réalisé un rêve vieux de 20 ans.
 
"Il faut savoir raison garder." Parce qu’on risque de revenir bredouilles du Mondial russe. Sommes-nous préparés à cette éventualité? Ou, comme l’a fait miroiter Hervé Renard, "on ira plus loin dans la compétition"? Il est à craindre que les Lions de l’Atlas soient, une fois de retour au pays, jetés à la vindicte populaire. Rappelons-nous d’ailleurs la retraite de Benatia suite à une défaite. Alors avant ce premier grand rendez-vous avec la Coupe du Monde depuis 20 ans, gardons la raison. Mais si le Maroc gagne, alors l'optimisme sera de mise...

Par Abdelkader El-Aine
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