L’enfer du décor. Raja: le temps des erreurs

«Le temps des erreurs». C’est le titre d’un beau livre de Mohamed Choukri. Cet intitulé, ce constat en somme, peut être repris sans restriction aucune sur l’état du football national.

Qui mieux que le Raja de Casablanca illustre parfaitement cette triste situation ? Car voilà un président qui,  alors qu’il briguait encore les rênes de ce club prestigieux, criait sur tous les toits son amour «indéfectible» pour les Verts et sa «disponibilité» à tout sacrifier pour, et qui du jour au lendemain se métamorphose tel un caméléon.

On croyait, on espérait rompre avec le président «moul choukkara». Cependant, les habitudes, comme dit le vieil adage, ont la peau dure. Et Boudrika est justement là pour nous le rappeler. Adhérents et supporters, comme qui dirait, ne savent plus à quel saint se vouer. Ils ne savent pas si l’argent injecté par le président dans la trésorerie du Raja est du bénévolat ou un prêt, autrement dit un piège.

Le rapport financier fait peine à voir, pour ainsi dire. Entre autres, il fait état de 34 millions de dirhams d’arriérés de salaires et primes des joueurs. Hallucinant. Du jamais vu dans l’histoire du Raja et du football national.

Faut-il blâmer le seul Boudrika pour cette situation ubuesque dans laquelle se morfond le Raja ? A coup sûr non. De nombreux présidents de club sont logés à la même enseigne.

Boudrika, Abroun, Naciri, pour ne citer que ceux-là, ne sont que le fruit d’un système manifestement désuet. Archaïque.  Qui, pour dire vrai, ne sert en rien le football national.
Vivement un coup de balai !