L’information est peu relayée par la presse nationale, ce qui dénote le degré de l’indifférence que l’on accorde aux jeunes dans le sport national, y compris chez les médias.
L’équipe nationale des U17 a été défaite hier dimanche par la Guinée à El Jadida et du coup, elle est éliminée de la CAN qui se déroulera l’année prochaine à Madagascar.
Le onze national des U19 a connu le même sort en juin dernier quand il a été éjecté de la course à la phase finale de la CAN par la Gambie. Un petit pays enclavé dans le Sénégal qui compte moins de 2 millions d’habitants, dispose d’une superficie de moins de 11000 km2 et qui est classé 163e dans le tableau de la FIFA.
La messe est dite pour les jeunes footballeurs nationaux. On comprend alors pourquoi leurs ainés de l’équipe nationale A ont connu une traversée de désert décennale avant l’arrivée du renard… Hervé.
La disette des équipes nationales des jeunes, toutes catégories confondues, ne date malheureusement pas d’hier. Car les U19 sont devenus spécialistes dans la disqualification à la CAN et ce depuis 2005. La série noire va se reproduire en 2009, 2011, 2013, 2015 et 2016.
Il en est de même pour les U17 qui ont été défaits dès les phases éliminatoires de la CAN en 2015. Quand on sait que la participation à la phase finale est qualificative pour la coupe du monde, on mesure l’énormité du gâchis.
Et comme on ne s’est pas encore remis de la déconfiture des JO de Rio, l’équipe nationale olympique n’a pas, depuis belle lurette, goûté à la participation dans ce forum mondial.
Autant dire que plusieurs générations de jeunes footballeurs ont été sacrifiées sur l’autel d’une indifférence chronique qui se propage comme une métastase.
Le président de la Fédération royale marocaine de football, Fouzi Lekjaa, et son staff n’ont pas failli à cette indi-gestion des jeunes. Tout est concentré sur l’équipe A et par ricochet les dirigeants de la FRMF ne voient que le présent et oublient l’avenir.
La relève qui constitue la pérennité de toute discipline est toujours renvoyée aux calendes grecques. Et pourtant qu’est ce qu’on nous a rabâché les oreilles depuis 18 mois sur la stratégie du développement des catégories de jeunes.
Rien n’a été fait, si ce n’est une avalanche de propos du directeur technique national, Nacer Larguet, venu en sauveur, mais qui a plié l’échine face aux mauvaises habitudes de la FRMF.
Les jeunes en ont pâti comme ils souffrent au quotidien au sein de leurs clubs, où l’intérêt qui leur est accordé est encore plus minime qu’au sein de la fédération.
Autant dire que cette dernière est doublement coupable, d’abord parce que les équipes nationales des jeunes sont marginalisées et ensuite parce qu’elle ne contrôle pas les subventions accordées au club et qui ne transitent pas par la case des jeunes. Toute une génération sacrifiée.