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Mercato: le joueur français, le tube de l'été

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Pogba, Umtiti, Digne, Dembélé, Kanté, Gameiro... Les Français continuent d'avoir la cote en Europe et ont encore agité le marché des transferts cet été dans le sillage du beau parcours des Bleus à l'Euro-2016 et des succès à répétition des sélections de jeunes.
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Finale du Championnat d'Europe pour les A, sacre continental pour les U19: le joueur "made in France" a de nouveau été à l'honneur ces dernières semaines, suscitant en retour la convoitise des plus grandes ligues.

En octobre 2015, le Centre International d'étude du sport (CIES) basé à Neuchâtel avait classé la France au 3e rang des pays exportateurs de footballeurs dans le monde avec 758 joueurs, derrière le Brésil (1784) et l'Argentine (929). Dix mois plus tard, l'attrait pour le joueur tricolore n'a pas faibli, bien au contraire, une tendance renforcée par l'impossibilité des clubs professionnels français de 1re et 2e divisions de lutter contre la puissance financière de leurs voisins.

Paul Pogba, acheté 105 millions d'euros par Manchester United à la Juventus Turin, est devenu le joueur le plus cher de l'histoire, tandis que le grand FC Barcelone a jeté son dévolu sur deux autres membres éminents de cette "génération 93" championne du monde U20 en 2013, Samuel Umtiti et Lucas Digne.

Autre exemple frappant: la signature au Borussia Dortmund d'Ousmane Dembélé, élu meilleur Espoir de Ligue 1 la saison passée et parti de Rennes pour 15 millions d'euros à seulement 18 ans.

«S'adapte facilement à l'étranger»
"La formation française est érigée en exemple. Les clubs étrangers savent que le travail effectué en France est de qualité", explique à l'AFP Pierre Mankowski, qui dirigeait Pogba and Co lors de leur sacre mondial en U20.

"Il y a d'autres pays où il y a des ressemblances avec ce qui se passe en France comme l'Espagne, l'Allemagne, les Pays-Bas mais en France on peut revendiquer un savoir-faire historique. C'est un secteur qu'on a développé depuis 30 ans, c'est sans doute un atout. Le joueur français est bien formé et s'adapte facilement à l'étranger", décrypte également pour l'AFP François Blaquart, le Directeur technique national français (DTN).

Des compétences spécifiques qui s'expriment aussi à travers le diplôme d'entraîneur, "sans équivalent dans le monde", selon le DTN.

Le revers de la médaille, c'est l'hémorragie subie par les clubs de 1re et 2e divisions françaises, incapables de s'aligner sur la concurrence pour garder leurs meilleurs jeunes éléments. Mais paradoxe ultime: cette situation est l'une des clés du succès de la formation à la française.

"La multiplicité des départs permet un renouvellement permanent et offre la possibilité aux jeunes d'avoir une place dans les clubs, qui n'ont parfois pas d'autres choix que d'aligner des joueurs de 18 ou 20 ans", indique François Blaquart.

«Un cas à part»
En ce qui concerne les profils, la France s'est visiblement mise à produire des attaquants après avoir longtemps été experte dans des profils plutôt défensifs (même si le milieu défensif N'Golo Kanté passé cet été de Leicester à Chelsea pour 38 M EUR selon la presse est encore un bon exemple du genre).

La saison dernière, Anthony Martial avait fait la une avec son transfert à 80 millions d'euros (bonus compris) de Monaco à ManU avant de rejoindre le groupe France à 19 ans. Kingsley Coman avait été encore plus précoce en quittant en 2014 son club formateur (PSG) pour la Juventus Turin à 18 ans avant d'éclater au Bayern Munich douze mois plus tard et de briller en bleu en 2015-16.

Kevin Gameiro est plus vieux (29 ans) mais son transfert de Séville à l'Atletico Madrid, où il rejoint Antoine Griezmann, a fait du bruit. Et pour le remplacer, Séville a choisi un autre français, Wissam Ben Yedder.

Pour Pierre Mankowski, ce qui fait la différence c'est que "les attaquants sont laissés très libres dans les centres de formation, on les laisse exprimer leurs qualités premières. Ils ne sont pas brimés".

Les techniciens français pointent toutefois un gros danger à éviter absolument pour les joueurs tentés par une expérience à l'étranger: celui du manque de temps de jeu.

"Quand un joueur part trop tôt, il ne peut pas jouer. Il vaut mieux faire une ou deux saisons en L1 ou en L2 (1re et 2e divisions françaises) que de cirer le banc. Il vaut mieux construire le joueur petit à petit. Le déracinement trop tôt peut constituer une difficulté", selon François Blaquart.

Pogba, exilé dès l'âge de 17 ans à Manchester United sans mettre en péril son avenir, est ainsi considéré par Pierre Mankowski comme "un cas à part" et un joueur "hors norme". Comme le montant de son transfert.

Par Le360 (avec AFP)
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