Exclu360. Comment Lekjaa pousse Renard vers la sortie

Stop ou encore? Cette question est sur toutes les lèvres. Hervé Renard conduira-t-il les Lions de l'Atlas à la CAN 2019 au Cameroun, ou alors va-t-il quitter son poste de sélectionneur du Maroc? L'interrogation a de quoi surprendre. Pourquoi le Français devrait-il partir alors que son contrat court jusqu'en 2022? Certes l'objectif n'a pas été atteint en Russie, mais Renard est celui qui a remis le Maroc sur la carte du Mondial et ses Lions ont montré un état d'esprit exemplaire. Pourtant, le natif d'Aix-les-Bains se pose des questions sur son avenir proche, et à la lumière du contexte dans lequel il doit exercer son travail, les doutes s'estompent.

Chasse à l'homme
Depuis la Coupe d'Afrique des Nations 2017, le sélectionneur national est devenu la cible de deux très proches collaborateurs du président de la FRMF, qui considèrent la campagne gabonaise des Lions comme un échec. Les Marocains se sont arrêtés en 1/4 de finale, battus par le finaliste égyptien. Après cette élimination, Medhi Benatia annonce sa retraite internationale, avant d'être rappelé en sélection quelques mois plus tard, convaincu par Renard. Une initiative du sélectionneur qui ne passe pas en haut lieu. Malgré la qualification historique pour la Coupe du Monde, les rancunes sont tenaces, et les deux intéressés se font sournoisement dynamiter dans la presse locale, souvent pilotée par la puissante FRMF.

Quelques semaines avant le début de la courte aventure russe, un autre proche d'Hervé Renard est attaqué par voie de presse. Il s'agit de Nasser Larguet. Le directeur technique national est à l'origine de la venue du double champion d'Afrique. Tout s'explique.

Lorsque les Lions de l'Atlas sont éliminés du Mondial après une deuxième défaite en Russie, Benatia sort de ses gonds et lance un pavé dans la mare: selon le capitaine, des critiques malvenues ont plombé l'ambiance au sein de la délégation marocaine. Mustapha Hadji, l'adjoint de Renard, est alors jeté en pâture à la presse en guise de pare-feu, mais en réalité, de sources bien informées, Medhi Benatia visait bien plus haut...

Terrain miné
Avant de partir au pays des Tsars, un petit événement, qui en dit long sur l'atmosphère qui règne autour de la tanière, va tendre encore un peu plus les relations entre Renard et les "amis" de Lekjaa. Alors que la sélection s'apprête à quitter Skhirat et l'hôtel Amphitrite pour rejoindre la Suisse afin de se préparer pour le Mondial, Renard se voit imposer la présence d'un "stagiaire" nutritionniste. Le sélectionneur juge la situation incongrue à 20 minutes d'un départ pour la Coupe du Monde, et refuse catégoriquement de se plier à l'injonction. D'après une source anonyme, proche des internationaux, l'infortuné, fils d'une personnalité marocaine "haut-placée", a quand même pris l'avion avant d'être renvoyé vers le Royaume. Ambiance. 

Enfin, lorsqu'Hervé Renard apprend, que la Fédération royale marocaine de football a contacté le Bosnien Halihodzic pour lui succéder, et ce avant même le début du Mondial, la coupe est pleine. Cette surprise vient attester que les fossoyeurs prévoyaient l'échec des Lions de l'Atlas en Russie, et donne un écho retentissant aux déclarations tonitruantes de Benatia.

Dans ce contexte pesant, Hervé Renard est dans l'expectative. Malgré ses ambitions, son amour du Maroc, et la sécurité que lui offre son contrat, il aurait confié à des proches être prêt à prendre une année sabbatique. En attendant de se positionner quant à son futur à la tête des Lions, le sélectionneur a décidé d'étirer son séjour en Russie, pour assister au huitième de finale entre la France et l'Argentine, samedi.