Le Maroc et l’Algérie se lancent un bras de fer à distance pour l’obtention de l’organisation de la CAN 2019, prévue initialement au Cameroun. Le symposium de la CAF, qui s’est tenu les 18 et 19 juillet à Rabat, a connu une réunion qui ressemble bien à la plus importante de l’histoire des compétitions africaines.
Le comité exécutif a adopté la recommandation qui consiste à organiser, en été, une CAN avec 24 nations, pour donner plus de chances aux équipes, et rendre la compétition plus attrayante. Dès 2019, la Coupe d’Afrique des nations se tiendra donc au mois de juin, avec la participation de 8 équipes supplémentaires, soit huit délégations de plus de 40 personnes à loger et à transporter. Or, le Cameroun qui ne pouvait toujours pas assurer l’organisation d’une CAN à 16 équipes, se retrouve dos au mur.
Le Maroc peut faire valoir plusieurs stades capables d’accueillir les plus grandes compétitions: complexe Mohammed V à Casablanca, le complexe Moulay Abdellah à Rabat, le grand stade de Fès, Ibn Battouta à Tanger, le grand stade de Marrakech et autres stade d'Adrar à Agadir. Tous situés dans des villes qui présentent une énorme capacité hôtelière, et qui sont liées par le réseau d’autoroutes du Maroc. C'est dire que le dossier marocain tient la route grâce à ces avantages précités.
De son côté, l'Algérie ne dispose que de maquettes de stades qui ne sont pas encore livrés et de deux ou trois stades dans les normes, comme le démontre la vidéo ci-dessous:
Les Marocains espèrent voir la CAN revenir au Maroc, après le terrible épisode de la Coupe d’Afrique des nations 2015, déplacée en Guinée Équatoriale à cause du virus Ébola. Aujourd’hui, la CAF version Ahmad Ahmad, ne prendra plus le risque de voir d’autres fiascos lors de sa compétition phare, et tout semble dire que le comité exécutif jouera la sécurité en accordant la CAN 2019 au royaume, qui a déjà présenté des garanties.
Quant au principal intéressé, Fouzi Lekjaa, il a confié que “le Maroc était prêt à tous les niveaux pour accueillir la compétition, si le comité exécutif décide de la retirer au Cameroun. Sportivement, et financièrement, le Maroc promet l’une des éditions les plus réussies de l’histoire de la compétition”.
Le président de la FRMF n’a pas été le seul à jeter la balle dans le camp du comité exécutif dont il fait partie. Le président de la CAF, Ahmad Ahmad a tenu à se montrer diplomate, sans pour autant vexer le Cameroun, il a affirmé que le dossier sera discuté dans les détails.
Sauf que la Fédération algérienne de football (FAF) post-Raouraoua ne compte pas abandonner le bras de fer avec le Maroc. Le nouveau président Kheïreddine Zetchi fait de son mieux pour convaincre la CAF que l’Algérie est le bon choix à faire si le Cameroun se rétracte, et la presse du pays veut à tout prix voir cette génération des Fennecs championne d’Afrique. Après le fiasco de la CAN 2017 (éliminés au premier tour), l'Algérie cherche à accueillir cette CAN pour la remporter. Pour y arriver, nos voisins mettront tous les moyens financiers, techniques et diplomatiques. Quitte à faire des mauvais coups, comme rappeler que le Maroc a refusé la CAN 2015 à cause du virus d'Ébola à la dernière minute...