Hors jeu. Wydad: il faut limoger Naciri

Le WAC a coulé corps et âmes face au Zamalek à Alexandrie. Il ne faut pas en faire un drame, ce sont les choses du football qui arrivent aux grands clubs. Mais il ne faut pas, pour autant, passer l’éponge en recourant à la seule décision de limoger l’entraineur sans faire un check up de toutes les composantes du club.

D’abord le mal du WAC n’est pas récent puisque le club a déjà fait une chute vertigineuse dans la deuxième partie de la Botola la saison dernière. Les Rouge et Blanc qui étaient leaders ont perdu 4 matchs consécutifs sans que personne n’ait détecté les origines du mal.

Le FUS qui était à l’affût a su, grâce à sa régularité, rattraper les Bidaouis avant de les clouer au pilori en fin de course. Et puis, il y a une semaine, les Bidaouis ont été disqualifiés en coupe du trône par le MAS encore sous le choc de sa descente en D2. C’est dire.

Des dysfonctionnements qui peuvent être techniques ou tactiques, si ce n’est pas un état d’esprit des joueurs qui ne correspond pas au plan de l’entraineur. Il y a plusieurs mois que John Toshack a compris que la machine n’est pas bien huilée et que tout risque de s’effondrer.

Il n’est pas arrivé à redresser la barre, avoue son échec et n’attendait que le naufrage de l’équipe pour déguerpir. Il l’a dit lui même. Ce qu’il n’a pas dit, par contre, c’est l’hégémonie du président Saïd Naciri sur toutes les affaires du WAC.

A preuve, même les plus proches du club sont incapables de vous citer la composition du comité du Wydad. Le Club est totalement assimilé à son président et personne, mais vraiment personne ne peut prendre la moindre décision sans qu’il ne consulte le pape du WAC. L’homme règne en maître absolu.

Le meilleur exemple est celui des soi-disant chargés de la communication en l’occurrence Mohamed Talal, promu, depuis, trésorier et Anouar Zyne. En principe, ce sont ces deux jeunes hommes qui devraient alimenter la presse en informations sur le WAC. Eh bien non, ils sont là pour la forme car quand vous leur demandez des renseignements, ils vous orientent automatiquement sur le président Saïd Naciri.

Le WAC ressemble à un bunker où seul le commandant Naciri donne des ordres et  peaufine les plus petits détails. C’est lui et lui seul qui procéde aux recrutements et s’affiche avec tout le faste que nécessite l’évènement.

C’est lui l’auteur du feuilleton Chicatara, c’est lui qui a recruté Cissé, Keita, Fall et Koné. C’est lui qui s’en est débarrassé après avoir constaté que leur recrutement était un  fiasco.

C’est le président Saïd Naciri qui a nommé Mohamed Talal comme le seul responsable de la délégation qui s’est déplacée en Egypte. Jamais une équipe ne fait une telle expédition avec un seul membre du comité parce qu’il y a toujours des risques qui nécessitent la présence de plusieurs responsables.

Talal, un jeune homme, qui doit certainement avoir du talent, est incapable de surveiller 18 joueurs. La preuve l’un d’entre eux  a raté…le bus qui devait emmener l’équipe au stade d’Alexandrie.

Quant au président, il n’a pas le temps de faire une telle virée en Egypte. Il est trop pris par ses affaires et surtout par la préparation de sa campagne électorale. Said Naciri est en effet un député qui se représente  dans la circonscription d’Anfa sous les couleurs du PAM.

Tout le monde sait que le football est un tremplin pour réussir en politique. Naciri aurait même sollicité les services de Rachid Daoudi pour qu’il figure dans sa liste électorale.

C’est assez malin, ce n’est pas assez intelligent. Le football n’est pas comme la politique, quand les résultats ne suivent pas, le public ne vote plus pour le président perdant.