Piégé par ses décisions intempestives, le régime d’Alger mettra-t-il en péril le CHAN pour éviter une humiliation?

Les conditions posées par le Maroc pour prendre part à l’édition algérienne du Championnat d’Afrique des nations (CHAN) de football place le régime d’Alger devant un vrai dilemme.

La Fédération royale marocaine de football (FRMF) a, en effet, exigé que les Lionceaux de l’Atlas (les moins de 23 ans ayant suppléé les joueurs locaux) et la délégation qui les accompagne rallient Constantine, ville qui accueille la poule dans laquelle évolue le Maroc, à bord d’un vol direct de Royal Air Maroc (RAM), transporteur officiel des équipes nationales marocaines. A défaut de l’acceptation de cette condition sine qua non, mais légitime, point de participation marocaine au CHAN algérien.

Accepter les exigences du Maroc serait considéré comme une humiliation par la junte au pouvoir en Algérie qui se voit rattrapée par son manque de discernement et sa décision absurde de fermer l’espace aérien algérien aux aéronefs marocains.

Refuser reviendrait à priver la Confédération africaine de football (CAF) du double champion en titre, le pays le plus en vogue du moment après l’exploit historique des Lions de l’Atlas à la Coupe du monde 2022. Son absence dépouillerait cet événement de tout intérêt. Déjà que d’autres équipes menacent de boycotter le tournoi, comme la Libye, supposée jouer le match d’ouverture contre l’Algérie.

Une réponse négative des autorités algériennes mettrait également du plomb dans l’aile à la candidature de l’Algérie à l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) en 2025.

Jusqu’à hier, mardi 3 janvier, la FRMF n’a reçu aucune réponse de la CAF. «Nous n’avons pas encore reçu de réponse de la part de la Confédération africaine de football. A la FRMF, nous faisons preuve de sérénité, mais nous réagirons en fonction de la réponse des autorités algériennes», nous déclare une source au sein de l’instance dirigeante du football marocain.

Pourtant, dans une déclaration accordée à beIN Sports le 29 décembre 2022, le ministre algérien de la Jeunesse et des sports, Abderezak Sebgag, a confirmé que «l’Algérie a reçu une requête de la CAF concernant la décision de la Fédération marocaine qui demande un vol direct vers Constantine», ajoutant que la réponse des autorités algériennes sera donnée dans «les prochaines 24 heures».

Ce temps de réponse est symptomatique du désarroi des dirigeants algériens qui se débattent avec leurs propres aberrations, comme en témoigne cette déclaration de Sebgag, encore lui, donnée ce mardi à TSA. «Le ministère de la Jeunesse et des sports n’est pas partie prenante dans ce dossier. En tant que pouvoirs publics, nous accompagnons et nous soutenons la Fédération algérienne de football qui est indépendante. La FAF va répondre à la CAF via les canaux officiels. L’Algérie a ses lois, sa souveraineté qui est au-dessus de toute considération», a expliqué le ministre algérien.

Quelle que soit la réponse, l’appareil militaro-politique qui détient le pouvoir en Algérie sort vaincu de cet épisode qui entache le CHAN avant même son début.

De son côté, l’équipe marocaine U23 est sereine et multiplie les stages de préparation en prévision de la CAN de la catégorie qui se déroulera en juin prochain au Maroc.

En attendant, les férus du ballon rond s’apprêtent à célébrer la Coupe du monde des clubs du 1er au 11 février 2023 à Rabat et à Tanger. Durant cet événement sera annoncé le pays qui abritera la CAN 2025.​