Raja: les chiffres de la banque qui trahissent les arguments de Boudrika

En début de semaine le360sport avait annoncé en exclusivité un chiffre choquant. Le Raja a une dette de 8.430.000 DH envers une banque marocaine qu’il doit régler en moins de 10 jours. Vu le contexte de crise, le club ne pouvait concrètement rien faire, à part attendre la saisie de ses biens par l’huissier de justice. Contacté par le360sport, l'ancien président Mohamed Boudrika a confirmé le montant de cette dette. Il a ajouté qu'il avait «trouvé» une solution notamment en reversant les revenus de sponsoring à la banque en question.

Ce faisant, Boudrika n’a pas hésité à confier à le360sport qu'il a effectivement versé 450.000 DH par mois à ladite banque. Sauf qu'en faisant le plus simple des calculs, on se rend compte que ce chiffre ne tient pas la route. Les contrats qui lient les clubs aux annonceurs sont payables annuellement. Si ce que dit l'ancien président est vrai, et que le sponsor versait à la banque 450.000 DH par mois,  le montant du contrat s’élèverait à 5.5 millions de DH annuel. Un chiffre qui dépasse de loin la moyenne que versent les entreprises aux clubs sponsorisés. Il a sans doute confondu mois et trimestre, aberrant et triste venant de l'ancien dirigeant d'un aussi grand club que le Raja.

En contactant des sources proches des dirigeants des Verts pour avoir les détails de cette dette, il s’est avéré que la banque en question a fermé le compte des Verts il y a plus d'un an. On y recense un découvert de 2 millions de dirhams, auquel s'ajoute les intérêts de retard facturés depuis la saison 2013/2014. En contrepartie, l'ancien président présentait des bons de caisses et surtout l'hypothèque d'un appartement du club qui se situe dans le quartier Romandie.

À cette époque, le Raja avait perçu 35 millions de dirhams représentant la prime de finaliste dans la coupe du monde des clubs qui s’est déroulé au Maroc. Si ce montant n’avait pas transité par le compte personnel de Boudrika, le club n'aurait jamais connu problèmes avec cette banque. Mais l’ancien président avait un tout autre avis, et puisque les banques n'oublient jamais rien... aujourd'hui, le Raja est sous le couperet de la saisie de ses biens.

Contactés par le360sport, les dirigeants actuels des Verts nous ont confié leur plan pour échelonner la dette. Le contrat avec le sponsor évoqué par Boudrika est estimé à près de 2 millions de dirhams par an. Le président Hasbane a alors proposé à la banque de régler ce contentieux jusqu’à concurrence de 5 millions de DH. Il a, ainsi, adressé un courrier à la banque où il s'engage à reverser la totalité des revenus annuels du sponsor à la banque. Le reliquat (près de 3 millions) sera échelonné sur plusieurs mois avec la possibilité de rouvrir le compte et tourner la page de ce litige.