Les primes consacrées aux joueurs du Raja et du Wydad de Casablanca ont atteint ces dernières années des proportions démesurées. Surtout du temps de Mohamed Boudrika, ancien président du Raja, qui disputait à son vis-à-vis du Wydad, Said Naciri, la capacité d’attribuer la plus grosse prime aux joueurs.
Le 121e derby n’a pas dérogé à la règle. Mais, aujourd’hui, alors que le Wydad vit une situation confortable et le Raja traverse une crise financière aiguë, on peut parler des «riches et des pauvres» du derby.
C’est Said Hasbane, président des Verts, qui a le premier annoncé la couleur. Il a promis à ses joueurs une prime de 15.000 dirhams en cas de victoire. Mieux, il leur a garanti le paiement des arriérés de leurs primes et salaires.
Quand on sait que c’est le non-paiement de leurs arriérés qui a affecté le moral des joueurs du Raja jusqu’à les acculer à faire grève, on peut estimer que cette motivation vaut de l’or. Mais les mauvaises langues jugent drôle le fait que les joueurs jubilent à l’idée de recevoir ce qui leur revient de droit.
Pour sa part, Said Naciri, le puissant président du WAC, a hissé la barre très haut, en promettant à ses joueurs –tenez-vous bien- 50.000 DH en cas de victoire. Les joueurs des autres clubs, dont ceux du Raja, devraient piquer une crise de jalousie. Et sans doute regretter de ne pouvoir jouer au Wydad.
Ainsi va le football national. Sport de tous les paradoxes où les acteurs majeurs, les faiseurs du spectacle, ne sont pas traités sur un pied d’égalité, certains se la coulant douce et d’autres vivotant dans la dèche. Professionnalisme, vous dites ?