Malgré les relations tumultueuses entre les deux géants maghrébins, il était difficile d’imaginer que l’invite adressée par le Maroc à la légende du football algérien, Lakhdar Belloumi, pour l’aider à promouvoir son dossier de candidature au Mondial 2026, pouvait être refusée par les autorités algériennes.
C’est en substance la nuance que le ballon d’or africain de 1981 a utilisée pour démentir le supposé refus qu’il aurait opposé, dans un premier temps, à la demande marocaine lui proposant de devenir ambassadeur de «Maroc 2026».
En écho, plusieurs journaux et sites algériens avaient attribué à Belloumi cette phrase, en réponse à la demande marocaine: «J’ai refusé l’offre après avoir consulté les responsables algériens, qui m’ont dit qu’il fallait éviter toute exploitation».
Faux !, répond le concerné dans une interview accordée au site de l’hebdomadaire Jeune Afrique, et publiée ce vendredi 30 mars: «Je n’ai pas dit que je refusais le rôle d’ambassadeur que me proposait le Maroc, mais simplement que je devais attendre l’accord du gouvernement avant de dire oui. Je ne pouvais pas y aller seul. À partir du moment où les autorités de mon pays ont donné leur feu vert, j’ai donc répondu à la proposition marocaine». Et d’ajouter: «Je peux vous confirmer que je serai bien ambassadeur pour la candidature du Maroc à l’organisation de la Coupe du monde 2026».
Son refus ou celui de son pays étaient pour lui inimaginables car il estime que «l’Algérie et le Maroc sont deux pays voisins, deux pays arabes, maghrébins, musulmans, deux pays frères. Je pense que les Algériens souhaitent qu’un événement de l’ampleur de la Coupe du monde soit organisé par le Maroc.»
Présent au Maroc en janvier et février derniers, dans le cadre du CHAN 2018, Lakhdar Belloumi a aussi justifié son choix par le fait que le Maroc a les moyens de ses ambitions: «J’avais été invité à des symposiums, ainsi qu’à la phase finale du Championnat d’Afrique des nations, organisée en janvier et février au Maroc. J’ai pu me rendre compte que ce pays avait les capacités pour organiser une Coupe du monde. Il y a des stades, des hôtels, un réseau de transport, et une vraie passion des gens pour le football».
Pour rappel, le Maroc, pays aux quatre Ballons d’or (Ahmad Faras, Mustapha Hadji, Mohamed Timoumi et Badou Zaki), a déjà choisi plusieurs autres Ballons d’or africains à l’instar du Camerounais Samuel Eto’o (4 Ballons d’or-BO), l’Ivoirien Didier Drogba (2 BO), le Sénégalais El Hadji Diouf (2 BO) en tant qu’ambassadeurs de Maroc 2026. En attendant que l’Egyptien Mohamed Salah, Ballon d’or africain-2017, accepte de rejoindre ce gratin, la star portugaise, Cristiano Ronaldo, quintuple Ballon d’or européen, est également pressenti pour promouvoir la candidature marocaine. Une candidature en or, qui semble troubler le sommeil d'Infantino.
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