JO 2016. Athlétisme. Lilesa: "Je vais être tué en rentrant au pays"

«C’est un signe de soutien aux manifestants qui sont tués par le gouvernement de mon pays», dit-il le regard dans le vide. «Ils font le même signe là-bas. Je voulais montrer que je n’étais pas d’accord avec ce qui se passe, j’ai des proches et des amis en prison. Le gouvernement tue mon peuple, les Oromos, des gens sans ressource.»

C’est un intense moment d’émotion auquel on a eu droit à l’arrivée du marathon de Rio 2016. L’Ethiopien arrivé second, derrière le Kenyan Eliude Kipchoge, a fait un signe de soutien aux antigouvernementaux qui souffrent d'une rude oppression dans son pays.

Aujourd’hui il risque la mort, mais dit ne pas regretter son geste après avoir perdu des amis et de la famille. Il a même récidivé en conférence de presse.

Interrogé sur les conséquences d’un tel geste à son retour à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, il se montre d'autant plus limpide. «Des risques ? Peut-être que je vais être tué, peut-être que je vais être mis en prison, retenu à l’aéroport, ou obligé de partir vers un autre pays.»

Nous, on ne peut lui souhaiter que bon retour, et surtout bonne "suite" de courage.

Ce lundi, on apprend que le gouvernement éthiopien a assuré que Feyisa Lilesa ne sera pas inquiété s'il rentre dans son pays, a rapporté la radio d'Etat Fana.

"Lilesa ne rencontrera aucun problème en raison de sa prise de position politique", a affirmé lundi le porte-parole du gouvernement, Getachew Reda, cité par Fana.