Le 19 juillet 2019, et après une attente de trente ans, l’Algérie remporte la finale de la CAN contre le Sénégal (1-0), après un parcours prodigieux. Pourtant, cette victoire cache mal la situation réelle du football local en Algérie.
Selon le quotidien Le Monde du 2 octobre, le football algérien est entré dans l’ère du professionnalisme en 2010, sous l’impulsion de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika. Mais cette promesse ne s’est jamais traduite dans la réalité puisque le financement de la construction de centres d’entraînement pour les club et la formation de jeunes n’a jamais suivi.
En conséquence, les présidents des clubs, soumis à la pression des supporters et des médias, misent tout sur l’équipe professionnelle. En fonction des résultats, les entraîneurs deviennent des fusibles qui sautent au bout de trois mauvais résultats et les effectifs sont largement renouvelés à chaque mercato.
Cette situation a également généré une inflation des salaires, et les clubs ont sombré dans l’endettement au point de n’être plus capables de payer les joueurs et le staff technique. «La tendance, avec le professionnalisme, est de pratiquer une politique salariale excessive. Certains joueurs touchent jusqu’à 20 000 euros, sans compter les primes. Les clubs n’ont pas toujours les reins assez solides pour assumer de telles charges», analyse Ali Fergani, qui a entraîné de nombreux clubs algériens.
En plus du manque de rigueur budgétaire due à l’incompétence des patrons des clubs, le football algérien doit également lutter contre la corruption. En avril, Abdelbasset Zaïm, alors président de l’USM Annaba, avait déclaré sur la chaîne El-Heddaf TV avoir déboursé «7 milliards de centimes [en dinars] pour acheter des matchs» lors de la saison 2017-2018.
Chérif Mellal, le président de la JS Kabylie, avait quant à lui accusé les anciens dirigeants de l’USM Alger de truquer la désignation des arbitres.