Non, on n’a pas vu les mêmes matchs!

On ne le dira jamais assez. Les deux représentants marocains doivent se concentrer sur le foot, et tout ce qui est technique, tactique, physique, coaching, etc. C’est là, d’ailleurs, qu’ils ont des arguments pour aller loin encore dans la C1 et la C3 africaines. Pour ce qui est du reste…

Quand on lit les déclarations qui ont suivi le match Mouloudia d’Alger- Wydad (1-1) ou encore Orlando Pirates–Raja (1-1), on écarquille les yeux et on réfléchit. Mais, a-t-on vu les mêmes matchs? Pas Sûr.

Le Raja et plus encore le Wydad crient au scandale. L’arbitrage les a volés… Ah bon? C’est tout ce qu’il y a à retenir de ces deux demi-finales? Rien à dire sur le contenu, sur le jeu tout simplement?

A Johannesburg, le Raja a eu affaire à un adversaire coriace, qui est clairement candidat au sacré final. 1-1, le score est équitable, chacune des deux équipes ayant eu l’occasion de l’emporter. Même si, au décompte final, les Pirates ont probablement eu plus d’opportunités de tromper Anas Zniti.

Ah! Il y a cette main non sifflée par l’arbitre, au moment où le Raja était mené au score. La main est évidente, mais est-elle intentionnelle? L’arbitre a jugé que non. Il n’a pas sifflé pénalty. Il aurait pu siffler, mais il ne l’a pas fait. Décision difficile, certainement contestable. Y a-t-il scandale? Non, cela fait partie du jeu.

Et en parlant de jeu, les Pirates ne méritaient certainement pas de perdre cette manche aller. Pas plus que le Raja. Résultat logique et équitable au final. Au retour, dimanche à Casablanca, le Raja a tous les atouts pour passer en finale. A condition de garder sa concentration sur le jeu, et de ne pas passer son temps à contester les décisions arbitrales.

A Alger, le Wydad a encore crié plus fort au scandale. Pourquoi? Parce que, en première mi-temps, et alors que le score était encore vierge, l’arbitre a annulé d’une manière incompréhensible un but a priori valable de Walid El Karti. Le Wydad a donc été «volé» d’un but. Soit.

Mais, avant même ce but annulé, Yahya Jabrane commet une faute flagrante à l’intérieur de la surface de réparation. Neuf arbitres sur dix siffleraient pénalty, pratiquement les yeux fermés, sans même consulter la VAR. Mais notre arbitre n’a pas sifflé. Et Jabrane ne prend même pas de jaune.

Toujours en première mi-temps, le même Jabrane (un très bon joueur de ballon, mais dont l’extrême nervosité peut coûter très cher, à lui et à son équipe) commet une faute grossière près du rond central. Miraculeusement, il échappe à un nouveau carton…

Donc, oui, l’arbitrage de ce match a été faible. Le Wydad a été privé d’un but. Et le MCA a été privé d’un pénalty et, sans doute, d’un rouge contre Jabrane. Voilà pour l’arbitrage.

Et sinon, dans le jeu, les Rouges ont affiché leur supériorité technique pendant une heure de jeu, ils ont ouvert le score mais n’ont pas pu faire le break. La suite a ressemblé aux derniers matchs de Botola du Wydad, avec une fin de match difficile, poussive, une équipe physiquement carbonisée. Et un MCA qui revient très logiquement au score, avant de rater même le balle de match.

Moralité, et on le disait ici même, cette équipe du Wydad a toujours du mal à gérer physiquement ses fins de match, elle se fait peur toujours peur quand elle recule, recule… C’est comme cela qu’elle aurait pu perdre un match qui semblait pourtant à sa portée.

C’est un problème à corriger pour le match retour demain à Casablanca, et inchallah pour la finale. Le Wydad est une équipe qui excelle dans le jeu en transition. Parce qu’elle possède des attaquants mobiles, à l’image de l’excellent Ayoub El Kaabi, toujours en mouvement et qui crée, par ses déplacements et ses courses, beaucoup d’opportunités pour ses coéquipiers.

Mais quand ces mêmes attaquants manquent de jus, l’équipe ne peut plus tenir le ballon, son milieu de terrain s’efface, et donc elle recule et finit ses matchs difficilement…

Voilà, il est toujours préférable de parler du jeu, et encore du jeu, au lieu de s’arrêter sur chaque décision arbitrale. Bonne chance au Wydad et au Raja!