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Lions de l’Atlas: lorsque l’exploit devient routine

Achraf Hakimi face à Vinicius lors du match Maroc-Brésil ce 25 mars 2023 à Tanger © Copyright : DR
Quand les exploits se répètent, ce ne sont plus des exploits, mais le signe d’un nouveau statut, d’un palier franchi.
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Les Lions de l’Atlas viennent de réaliser une performance de très haut niveau, en battant l’équipe nationale du Brésil, numéro 1 mondial au classement FIFA des équipes nationales, sur le score de 2-1 dans le premier match post-Mondial Qatar 2022. D’aucuns qualifient cette nouvelle victoire d’exploit, mais ils ont tort. Quand les exploits se répètent, ce ne sont plus des exploits, mais le signe d’un nouveau statut, d’un palier franchi. Cette victoire est méritée: face à une équipe revancharde, le Brésil se devait de réagir après sa sortie en quart de finale de la Coupe du Monde, dont il était un des plus grands favoris. Elle a été acquise avec la manière, les Lions ont contrôlé la majeure partie de la rencontre, sans jamais paniquer, le but encaissé résulte d’une faute individuelle, que l’on pardonne. Ils ont démontré des qualités tactiques impressionnantes, le Maroc a toujours été en supériorité numérique dans l’espace du ballon, a sorti proprement toutes les balles en phase défensive, la paire Saiss-Aguerd est une des plus solides du football mondial, et les attaquants ont bien combiné pour mettre le danger chez l’adversaire. Avec un peu plus de réussite et de concentration, le score aurait pu être plus lourd.

Mais au-delà de ces caractéristiques tactiques, l’équipe nationale marocaine est une véritable équipe. On parle de l’Argentine de Messi, la France de M’bappé, la Croatie de Modric ou, en Afrique, l’Egypte de Mohamed Salah, le Sénégal de Sadio Mané ou encore l’Algérie de Mahrez. Ce n’est pas le cas du Maroc. Il n’y a pas de vedette, ou alors que des vedettes. Ce qui caractérise cette équipe c’est son équilibre: défense, milieu et attaque. Une revue des titulaires permettra d’y voir plus clair.

En défense, il y a d’abord le gardien Bounou qui dégage une confiance inébranlable. Trop parfois, il faudra qu’il évite la nonchalance et qu’il replace le curseur au bon niveau. Ensuite, il y a la paire centrale, déjà évoquée, et les latéraux Achraf Hakimi et Mazraoui. Des joueurs jeunes, modernes, rapides et bourrés de talents.

Au milieu, Ounahi est une merveille et Bilal arrive, lui qui, face au Brésil, a montré toute une palette de son talent, et enfin, nous avons l’incontournable Amrabat, le «warrior» de l’équipe.
En attaque, Boufal donne encore et toujours le tournis à ses adversaires, fussent-ils brésiliens, En-Nesyri pèse toujours autant sur la défense adverse et Ziyech c’est le chouchou du public, pas la vedette.

C’est incontestablement la plus belle équipe du Maroc de tous les temps. Les anciens se souviennent de l’équipe de 1961 qui a tenu tête à la grande équipe d’Espagne en éliminatoires de la Coupe du monde, celle de 1970, première équipe africaine à se qualifier aux phases finales de la Coupe du monde, celle de 1976, seule formation marocaine à avoir remporté la CAN, celle de 1986, première à se qualifier en 1/8 de finale, et les autres (1998, 2004, etc.). Toutes ont réalisé des exploits, elles les ont rarement multipliés tout en maîtrisant leur sujet. C’est ce qui caractérise l’équipe de Regragui. Elle arrive dans le plus beau moment de l’histoire du football marocain, avec des clubs au top et une candidature inédite à l’organisation de la Coupe du monde 2030.

Mais déjà se profile un nouveau match test à Madrid face au Pérou. Cette fois, le Maroc va l’aborder avec le statut de favori, ce qui est une première depuis l’arrivée de Regragui à la tête des Lions. Il y a eu, certes, le match contre le Canada, mais c’était un match qualificatif de Coupe du monde, pour lequel la motivation est naturelle.

Cette fois, il faudra tester le nouveau statut de favori de l’équipe, un statut qui va nous accompagner jusqu’au Mondial 2026. En effet, durant toute cette période, nous n’allons affronter que des équipes moins bien classées que nous et motivées comme jamais. Battre l’équipe qui a battu le Brésil, la Belgique, l’Espagne et le Portugal, c’est un trophée inestimable pour nos futurs adversaires. Il faudra faire attention à ne pas les prendre de haut avec suffisance. Notre nouveau statut, dans le top 10 mondial, nous donne une responsabilité accrue, et il faudra le défendre. Ceux qui ont réussi dans leurs vies ont compris que «la vie est un éternel combat, on se bat pour obtenir quelque chose, et lorsqu’on l’obtient, on doit se battre pour le garder». A défaut, on perd tout.

Par Larbi Bargach
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