76e minute du match Maroc-Guinée, Ayoub El Kaabi cède sa place à Achraf Bencharki sous une standing ovation du Complexe Mohammed V de Casablanca. L’enfant du RAC vient d'inscrire un triplé, ce qui porte à 5 son nombre de buts depuis le début du CHAN sur les 7 marqués par le Maroc, c’est stratosphérique.
Ses prouesses, El Kaabi a eu le bon goût de les effectuer sous le regard attentif d’Hervé Renard, présent au stade en sa qualité de sélectionneur de l’équipe nationale A et superviseur de celle des Locaux. C’est un signal fort qu’envoie le joueur à seulement 6 mois de la Coupe du Monde.
El Kaabi, ce sont des courses et appels incessants, une domination sans concurrence en pointe, un sens du dévouement rare et surtout une efficacité chirurgicale devant le but.
Ce talentueux finisseur de 1m82, a vu le jour le 16 juin 1993 à Casablanca. C’est dans un club de quartier que le phénomène tâte le ballon pour la première fois. Il rejoint ensuite les cadets du RAC avant de passer en amateur et finalement en D2 avec le club centenaire de Casablanca.
Il explose réellement pendant la saison 2016-2017, marquant 25 des 40 buts du RAC et participant à la montée du club dans l’élite marocaine. Il finit meilleur buteur du championnat ce qui lui vaut les avances de clubs comme le WAC, le Raja, l’OCK, l’IRT, l’AS FAR et la RSB.
C’est à une véritable lutte que s’adonnent les clubs de Botola Pro 1 pour attirer cet attaquant moderne. Mais l’enfant de Casa opte pour la RS Berkane. Le 19 juin, il signe son premier contrat avec un club de première division. Il s’engage pour 4 ans et le montant du transfert avoisine les 5.000.000 de dirhams.
Aujourd’hui, c’est le troisième meilleur buteur de la Botola avec 6 réalisations derrière Mehdi Naghmi (8 buts) et le duo Jalal Daoudi et Mouhcine Iajour (7 chacun). La RSB, elle, clôt la marche du Top 5 du championnat avec 24 points récoltés en 15 journées.
A 24 ans, le joueur se révèle, il démontre que le joueur botoliste a toutes les qualités pour briller en compétition continentale. Surtout il crève l’écran alors que les Lions n'ont joué que deux matches. S’il maintient son niveau hors-normes, on imagine mal Hervé Renard ne pas le convoquer lors d'un prochain rassemblement de l'équipe nationale. Et pourquoi pas la coupe du monde en Russie ? Affaire à suivre...