Un beau champion, une Botola frustrante

Cette ultime journée du GNF1 (ancien nom de la Botola Pro Inwi) ressemble à tout ce qu’on aime dans le foot. Des buts, du spectacle, des émotions, avec des stades pleins et des équipes joueuses. Les 16 formations qui composent l’élite du football national sont donc capables de nous procurer tout cela à la fois. Pourquoi ne le font-elles pas plus souvent?

Regardez Khouribga, le club des phosphates a attendu d’être officiellement relégué pour livrer son meilleur match de la saison, en passant 6 buts à son adversaire (Touarga). S’ils s’étaient lâchés un peu plus tôt dans la saison, et s’ils avaient joué sans calcul, sans frein à main, ils auraient sans doute sauvé leur place dans l’élite.

Parmi les autres équipes paradoxales, à la trajectoire franchement illisible, deux retiennent particulièrement l’attention: Tanger et El Jadida. Le cas de l’IRT donne le vertige: jusqu’à la 16ème journée, cette équipe n’avait récolté que 2 petits points. Un temps de passage catastrophique et assez unique dans les annales du championnat.

Et pourtant, Tanger a fini par sauver sa peau au prix d’une belle fin de saison, après avoir tout changé: staff technique, équipe dirigeante et une grande partie de l’effectif.

A l’inverse de Tanger, El Jadida a bien démarré sa saison, figurant longtemps dans le premiers tiers du classement. Puis tout s’est arrêté. Depuis la 13ème journée, les Jdidis n’ont plus gagné un seul match. Cet effondrement que personne ne voyait venir a logiquement conduit les Doukkalis à l’étage du dessous, héritant même de la lanterne rouge.

Que dire d’autre de cette saison bizarre et longtemps frustrante, où la plupart des clubs ont changé plusieurs fois de coach? D’abord, que la consécration des Militaires est archi méritée. Cette équipe a fait la course en tête sans discontinuer, pratiquement de bout en bout. Ils ont eu un coup de pompe vers la fin, mais l’élimination en C3 leur a fait du bien, parce qu’elle a recentré l’équipe sur un seul objectif: le championnat.

Très belle saison donc pour les FAR, qui vont enfin signer leur retour en C1. C’est peut-être là que le plus difficile va commencer, parce qu’il s’agira de se renforcer, tout en gardant les meilleurs éléments de l’effectif, comme Réda Slim, auteur d’une saison remarquable.

Chapeau bas aussi au Wydad, qui a lutté jusqu’au bout et qui a parfaitement négocié l’après-finale de C1 perdue face au Ahly. Mention bien également au FUS, où Sellami fait de l’excellent travail, avec un effectif jeune et pas vraiment fourni.

N’oublions pas, non plus, l’équipe de Safi, qui finit à la 4ème place et qui a montré sur quelques matchs, comme lors de ses deux déplacements à Casablanca, qu’elle avait la qualité pour faire encore mieux et se mêler réellement de la course au titre. Un bon demi-point pour Agadir, qui a bien terminé sa saison grâce au retour de Sektioui, l’un des coachs les plus intéressants du football marocain.

Au rayon déceptions, on signalera le Raja et Berkane, qui reportent désormais leurs espoirs sur la Coupe du trône, mais aussi et surtout le Maghreb de Fès qui finit loin, très loin de ses objectifs initiaux.

Il faut quand même rappeler que cette saison bizarre, avec une longue trêve causée par le Mondial, n’est officiellement pas finie. FUS, Raja, Wydad et Berkane rêvent encore d’ajouter une ligne à leur palmarès avec la Coupe du trône.