Said Naciri, président du Wydad de Casablanca, a posé un ultimatum à l’entraîneur des Rouges Sébastien Desabre. Pour ne pas prendre la porte, le technicien français doit vaincre l’Etoile du Sahel, à domicile la semaine prochaine, en quarts de finale aller de la Ligue des Champions.
Si l’entraîneur est autant pointé du doigt, ce n’est pas uniquement pour les résultats mitigés qu’il a obtenu (2 victoires, 1 nul et 2 défaites). L’âme même des Rouges a été touchée par l’arrivée de l’ancien coach de l’Espérance de Tunis. Flashback.
Une identité qui se perd
C’est dans un Wydad décimé (Abdelatif Noussair, Salaheddine Saidi, Achraf Dari, Cheikh Comara… sont tous indisponibles) que Sébastien Desabre arrive le 21 janvier. Une contrainte qui le tracasse et l’oblige à changer le plan de jeu des Rouges. Moins portés vers l’avant, cumulant les pertes de balles au milieu de terrain, sorties trop prévisibles d’une défense béate, un avant-centre bien souvent coupé du monde… la cohésion manque dans cette équipe qui risque de sombrer dans l’ennui.
Les Rouges ont inquiété contre le FUS (1-1), lundi dernier, et alarmé face au DHJ (0-1), samedi. S’ils sont toujours leaders du classement de la Botola (33 points, 2 unités devant la RSB), ils n’ont pas grand-chose à attendre de la seconde moitié de saison si l’esprit d’équipe n’est pas retrouvé, au plus vite.
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Un manque de confiance contagieux?
Pour ne rien arranger dans l’ère Desabre, les problèmes internes se font fréquents. Samedi, aux yeux de tous, Zouhair El Moutaraji a jeté son maillot sur le banc des remplaçants, adressé des gestes réprobateurs à ses propres supporters et quitté la pelouse sous une pluie d’injures et de bouteilles d’eau. Pas d’excuses publiques, pas d’explication... le joueur a été relégué en équipe réserve.
L’Omerta qu’il y a autour du vestiaire des Rouges est parfois seine, mais la frustration d’El Moutaraji est évocatrice d’un mal plus profond. Desabre manque clairement de charisme et communique maladroitement avec ses joueurs.
Une carrière en dent de scie
Dans son histoire, le Wydad a vécu ses plus belles épopées avec de grands noms: son premier titre de champion d’Afrique avec Youri Sebastienko en 1992, la Coupe d'Afrique des vainqueurs de coupes avec Oscar Fulloné en 2002, la LDC avec Houcine Ammouta en 2017 et la Supercoupe d’Afrique avec Faouzi Benzarti en 2018.
Sebastien Desabre, 43 ans, n’a jamais remporté de titre continental après environ 10 ans passé en Afrique et 8 équipes entraînées. Champion de Côte d’Ivoire en 2011 avec l’ASEC Mimosas, puis du Cameroun en 2013 avec Coton Sport, de Tunisie en 2014 avec l’EST et enfin de l’Angola en 2015 avec le Recreativo Desportivo Libolo, son parcours en Coupes d’Afrique reste modeste.
S’il assume les responsabilités de la perte d’identité des Rouges et se retrouve malgré lui confronté à un effectif réduit, Sebastien Desabre reste, toutefois, loin d’être l’homme de la situation.
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